
«Trois jours, trois nuits de Palos sans partir parce que le Maître connait
la malédiction qui s’attache et qui fait route au neuf du mois d’Ab
lequel tombe exactement le vendredi deux du mois d’août cette année.»
(*) Aragon (Le fou d’Elsa)
Il est de bon ton aujourd’hui de dire, en-dehors de l’Occident, que Christophe COLOMB (CC) n’aurait pas découvert seul les Amériques au regard de l’aventure humaine qui l’y avait déjà précédé.
Rappelons que la trace de l’ADN européen a été retrouvé dans celui des Amérindiens, pour la bonne raison que nos ancêtres avaient déjà rejoint à pied ce continent lorsque l’océan était banquise.
Plus les origines d’Asie, d’Australie, d’Afrique, d’Océanie…A fortiori pour les voyageurs Vikings, templiers, etc. La connaissance de ce continent existe depuis fort longtemps.
Alors, pourquoi pas Christophe COLOMB juif, tant qu’on y est ?
La défense et illustrations de cette thèse par Sarah LEIBOVICI chez Maisonneuve et Larose, date de 1986. L’enjeu collectif et spirituel de cette histoire mérite attention, tant les degrés de sens affleurent dans un grand palimpseste.
L’année-charnière 1492 résume tout :
- chute de Grenade et fin de la Reconquista le 2/1,
- la Reine Isabelle la Catholique signe le décret d’expulsion des Juifs d’Espagne le 31/3,
- - CC embarque avec ses 3 Caravelles le 3/8,
- le Nouveau Monde est découvert le 12/10.
NB : la numérologie de 1492 est éloquente : 1 + 4 + 9 + 2 = 7 / 16, Lame de Tarot La Tour Foudroyée, soit la fin d’un monde et de croyances au profit de nouveaux…
La biographie du Navigateur (1451 - 1506) pose maintes questions : gênois et catholique, 14 berceaux et 2 tombes, multiples représentations de son portrait, etc. Qu’y était-il vraiment ? Derrière l’histoire officielle, n’y a-t-il pas secret d’état, refoulement d’une face cachée, sous les titres de «Don - Grand Amiral - Vice Roi des terres à découvrir.»
A cette époque trouble où l’on n’arrivait plus à discerner les convertis catholiques (conversos), présumés vrais, et les faux (marranos), l’Inquisition traquait toute «contamination» depuis 1479. Rappelons que le Roi Ferdinand était juif par sa mère (HENRIQUEZ), et que TORQUEMADA était «nouveau chrétien.» (*) Imaginez alors qu’il y avait en Espagne un avant et un après identitaires, de gré ou de force.
Sur ses nouveaux territoires, à tort ou à raison, le Royaume d’Espagne se devait d’accoucher d’une identité «claire» pour asseoir son pouvoir.
CC reçut le soutien de conversos puissants pour son expédition, avec celui décisif de la Reine. Aujourd’hui, certains racontent encore qu’il avait des relations privilégiées avec elle. Les interprétations ne manquent pas.
Alors, voici tout ce que l’auteur a pu lire à travers les lignes...
(Décret de l'Alhambra)
- «Génois» = famille juive (catalane ou autre) installée à Gênes, et devenue catholique.
-- Deux épouses réputées d’origine juive : Félipa Moniz de PERESTRELLO (noblesse portugaise - fils Diégo) - Béatriz Enriquez de ARANA (fils Hernando).
Mis à part les richesses et le commerce, les raisons de l’expédition auraient été de :
- - retrouver même en partie les Tribus perdues d’Israël,
- - découvrir une nouvelle terre d’asile face à la persécution,
- - pour un rassemblement dans l’espérance messianique, en vue du retour ultérieur à Sion.
1. LE DEPART
CC est prêt à appareiller avec ses 3 Caravelles - NINA, PINTA et SANTA MARIA dès le 2/8/1492. Il attend le lendemain pour le faire. Pourquoi ?
Le calendrier hébraïque indique que le 2/8/1492 est celui du 9 Av 5252, le jour de Ticha Be-Av, commémoration de la destruction des deux Temples de Jérusalem.
NB : un poème de Louis ARAGON nous le rappelle (*).
2. LA DECOUVERTE
L'expédition met pied à terre sur une île des Bahamas le 12 Octobre 1492 - soit le 21 Tichri 5252 en plein dans les fêtes juives de Souccoth, en particulier le jour de Hochanah Rabah, la délivrance accordée après le jugement de Kippour. En référence à la prière « O Seigneur, sauve-nous» (Ps.118, 25). En atteste le nom de San Salvador (Saint-Sauveur) donné à l’île par CC.
3.LE NAUFRAGE DE LA SANTA MARIA
En vertu de la concordance entre l’expulsion des Juifs d’Espagne et de la recherche d’un Nouveau Monde, il était logique de profiter de l’opération de CC pour chercher à sauver une quantité de conversos. Ils furent peut-être embarqués la nuit du 2/8/1492.
Ainsi, on pense qu’une quarantaine étaient présents dans la Santa Maria, et furent débarqués en Noël 1492 à l’occasion de son naufrage fortuit dans l’île de Navidad. Hélas, ils n’échappèrent pas à leur destin tragique, massacrés quelques mois plus tard par les indigènes.
4. LES PALIMPSESTES ICONONOGRAPHIQUES
4.a La Gravure illustrant La lettera dell isole che ha trovato il re di Spagna,
Florence 1493 (The British Library - Londres.)
Cette Lettre sur les îles qu’a trouvées le Roi d’Espagne accompagne le récit que fit CC de son premier voyage, adressé à Santagel et aux Rois Catholiques en date du 15/2/1493.
- L’auteur nous propose de suivre un jeu de pistes graphique digne d’un livre d’école.
Nous remarquons un Roi, mais pas la Reine d’Espagne à qui CC doit tout. Serait-ce le Roi Ferdinand ? Mais son look pencherait plutôt vers le Roi David. Sa main gauche tendue vers l’Est, touche la proue du navire-amiral, où semble gravé le divin Tétragramme YHVH, sous la forme de Havaia (Hé-Vav-Yod-Hé / ה ו ׳ ה).
Le palmier au centre avec ses 3 x 3 palmes = l’Arbre de Vie, et par extension la Ménorah (Chandelier à 7 branches). La palme est aussi le symbole (loulav) de la fête de Souccoth (Cabanes), et signe la date de découverte de l’île. Il ne manque plus que le cédrat, la myrte et le saule pour agiter la bénédiction dans les quatre directions.
Le serpent de l’Arbre de la Connaissance serait visible à l’extrémité de la palme inférieure de droite.
Les Indiens en arrière-plan pourrait pourraient représenter la tribu perdue d’Israël, Gad, dont on retrouve le nom à deux lettres Guimel-Dalet / ג ד cachées à l’extrémité de la palme centrale.
Ces indigènes, presque nus, regardent aussi vers l’est, et surplombés de cabanes bien à propos.…
Tout ceci respire Gan Eden, le Jardin d’Eden.

L’équipage du navire-amiral, CC en tête, regarde aussi vers l’est. Le mât, lui, fait fortement penser à une croix. Un chofar semble surgir de l’autre extrémité.
Ce qui fait dire superbement à un commentateur (M. LEQUENNE) que CC est le « Souffleur de corne aux portes du futur. »
On peut même rajouter tel Noé et son Arche, avec sa cargaison de conversos en route vers le salut ?
Vous n’êtes pas rassasiés, vous en voulez encore : qu’à cela ne tienne…
A gauche du palmier, dans le ciel, un bien curieux nuage, où en clignant à peine les yeux, vous discernerez non seulement Moïse portant les Tables de la Loi, mais au-dessus du Mont Sinaï !
Dans la bande de terre aux pieds du Roi, la lettre Shin ש à trois branches, et même à quatre, indiquant l’avènement des temps messianiques.
La coque de l’autre navire de droite dissimuleraient les lettres de la Torah : Tav-Vav-Resch-Hé / ת ו ר ה.
L’ensemble n’est-il pas le tableau même de la duplicité marrane ?
A coup sûr un témoignage de la foi et de l’espérance juive portés par l’aventure de CC et de ses équipages.
4b. LE CAS CONTRAIRE : L’ABSENCE DE PALIMPSESTE
Tel est le cas de la gravure illustrant la Lettera al Soderini, récit des 4 voyages d’Américano VESPUCCI (in Découverte et baptême de l’Amérique, par Albert RONSIN, Ed. Georges Le Pape, Montréal - Canada).
Copie réalisée de façon inversée, d’Est en Ouest, image sans intention et sans Code, seulement conforme aux apparences. Ce qui corrobore la thèse précédente. CQFD.
4c. L’ARRIVEE AUX INDES
Cf. Libre del Consolat dels fets maritime - Barcelona 1502, copie d’un incunable de 1494.
Un vrai régal, jugez-en vous-même :
2 beaux Maguens David dans la partie centrale de la voile,
la conjonction Lune-Soleil, ce qui nous renvoie :
d’une part à Hoch Hodech, la nouvelle Lune, et à sa notion essentielle de Hidouch, du renouvellement,
d’autre part, traditionnellement, aux Sephiroth Yésod (Lune) et Tiphéreth (Soleil), car ce premier astre reflète la lumière du second.
Et selon le Zohar, l’épanchement de la bénédiction du Soleil à la Lune s’accomplit de Tiphéreth (Jacob) ou Yésod (Joseph), en Malkhuth (Shekhinah-Présence, Israël).
Ainsi, CC est assimilé au Patriarche permettant le rassemblement messianique de la Communauté d’Israël en son Lieu.
4d. LE BLASON DE CHRISTOPHE COLOMB
La récompense suprême, l’anoblissement de Don Cristobal COLON en mai 1493, ajouté aux titres d’Amiral, de Vice Roi et de Gouverneur des îles découvertes.
Le premier niveau de lecture de son Blason indique les armoiries royales de la Castille (château) et du Léon (lion) ; plus les territoires nouveaux.
Le second interprète une autre dualité marrane : le Temple et la Tribu messianique de Judah.
Le Code de ce palimpseste historique réside dans un autre Blason, celui-là juif, issu de la synagogue du Transito à Tolède.
4e. LA MAIN SUR LE COEUR
Sarah LEIBOVICI continue à traquer le Code de CC jusque dans ses nombreuses représentations. Elle s’arrête à la gravure publiée dans Isabelle la Catholique de W.T WALSH - Ed. Payot, 1932 ; sans mentionner le nom de l’artiste. La main gauche de CC est posée sur son coeur avec ses doigts écartés, sauf le majeur et l’annulaire joints.
Ensuite, elle fait un parallèle avec le célèbre tableau d’EL GRECO, Le Chevalier à la main sur le coeur (Musée du Prado, Madrid), avec une mise en scène comparable, mais avec la main droite.
NB : Ce détail se retrouve dans d’autres tableaux religieux de différents peintres.
D’origine crétoise, mais installé à Tolède en 1579, EL GRECO (1541 - 1614) passerait-il lui aussi un message crypto-juif connu des seuls initiés ?
Le grand Léon ASHKENAZI (Manitou) donna le commentaire suivant à l’auteur en 1976 à ce sujet : « Il s’agit du signe du Pentacle ou Pentagramme, de l’étoile à cinq branches. C’est un signe cabalistique bien connu dans la tradition juive, et aussi dans d’autres traditions, qui signifie l’intériorisation de la vie spirituelle et représente l’homme dans la posture de la méditation.
Il indique également l’attitude royale, le sceptre de la Royauté…Et il est évident qu’à cette époque la tradition cabalistique était juive. »
Après recherche de notre côté, il s’avère que :
La gravure de CC représente son tableau posthume peint par Sébastiano del PLOMBO en 1519.
Celui du Chevalier par EL GRECO date de 1578-1580. Selon Manuel MACHADO c’est un chrétien et son épée est de Tolède. Une hypothèse récente indique qu’il ne s’agirait pas moins de Miguel de CERVANTES (1547 - 1617), dit le manchot de Lépante, pour sa main gauche paralysée pendant cette bataille, et cachée dans ce tableau. (cf. Wikipédia).
NB : là, nous y sommes, avec Don QUICHOTTE et sa kabbale cachée marrane !
En ce qui concerne le motif seul de la main aux doigts écartés, à l’exception du majeur et de l’annulaire joints, celui-ci figure dans un certain nombre de tableaux d’EL GRECO, de Lorenzo LOTTO, de Sebastian del PLOMBO, mais uniquement pour des personnages religieux.

NB : la seule exception relevée, en plus avec cette main sur le coeur, est le portrait de Vittoria COLONNA, Marquise de PESCARA, femme de coeur et de lettres, amie de Michel-Ange, réalisé par le même Sébastien del PLOMBO en 1520.
Pour résumer, ce détail pictural indique en majorité le rang spirituel, ou parfois à usage esthétique, ou alors pour d’autres secrets pas encore dévoilés !
Rajoutons que la main avec 4 doigts (3 + 2 groupés) pourrait aussi représenter la lettre Shin ש à 4 branches, donc reliée à une espérance messianique au sens large.
Enfin, la kabbale des mains existe pour certains rabbins, car porteuses des 10 Sephiroth comme annoncé dans le Sepher Yetzirah (Livre de la Création) :
(in Kabbale extatique et Tsérouf - Georges LAHY - VIRYA).
Mais dans les cas évoqués précédemment, nous n’avons pas de commentaire précis à vous apporter.
POSTFACE
En postface de l’ouvrage, Shmuel TRIGANO conclut avec sa verve habituelle par « la geste marrane du monde moderne. » Dans ce faisceau d’indices et de questions non résolues, CC apparait le passeur de la modernité entre deux mondes et deux époques. Porteur de la dialectique de sa communauté, mais sans se renier :
« Nous avons ici la logique même de la religion marrane qui tient à la croyance qu’en devenant autres qu’eux-mêmes, chrétiens, les Juifs seraient en avenir d’une judéité encore plus grande, messianique, apocalyptique (…) dans cette assurance que leur disparition prépare leur apparition future. »
L’Amérique accueillit l’espérance juive comme seconde Terre Promise. Dont acte.
CONCLUSION PERSONNELLE : LA META-HISTOIRE HEBRAÏQUE
Dans Le Code d’Esther, nous rappelons un instant la tribulation des Bnei Israël sur trois évènements majeurs :
1) - la sortie d'Egypte (-1500 / -1250 ?),
2) - l'expulsion des Juifs d'Espagne (1492),
3) - la Shoah (1939-1945),
correspondant aux trois déchirures :
a) la déchirure égyptienne,
b) la déchirure judéo-espagnole,
c) la déchirure judéo-allemande et européenne,
et corollaires à trois autres évènements concomitants à de nouveaux territoires :
- la conquête du pays de Canaan,
- la découverte du Nouveau Monde,
- la création confirmée de l'Etat d'Israël.
(Stèle de Méremptah)
La sortie d’Egypte n’est pas encore prouvée archéologiquement ; ni l’entière conquête de Canaan par Josué et ses tribus.
Dans son film, Les secrets révélés de la Bible, Gary GLASMAN avance la théorie que les Israélites auraient été, en partie au départ, des esclaves cananéens déplacés et affranchis, et non pas des étrangers, ayant lancé une révolution sociale, puis spirituelle, face à l’effondrement de leur société.
De Jacob à Israël, on se crée une identité à partir d’une autre, la Torah apportant une forme de légitimation.
L’effet-miroir de Mitsraïm, puissance tutélaire et multiple à différentes époques (AKHENATON, RAMSES), permit l’accouchement complexe du mythe fondateur. Quitte à la rejeter à chaque liturgie pour solde de tout compte.
Vous retrouverez peut-être là les constantes fréquentielles de l’histoire juive :
- fin d’un monde / début d’un nouveau,
- refoulement et techouvah (retour à Dieu, au Code, à l’identité),
- assimilation / rupture,
- action collective d’un peuple menant souvent au bénéfice de l’universel.
Le mystère demeure à l’image de leur alphabet hébraïque carré, peut-être le plus proche miroir de l’énergie de Création, telle un moteur à explosion, animant notre bonne vieille planète de plus de 4,5 milliards d’années.
(© André Martins de BARROS)
Bereshit Bara Elohim… Au Commencement, en-tête, dans le Principe, disent-ils…
Alors, la suite : la déchirure terrestre ?
Le jour où le prix sera trop lourd à payer pour garder Israël, ou face à des menaces de destruction massive, la tentation sera grande de lancer une nouvelle Arche vers une exoplanète, au-delà du système solaire. La technologie spatiale israélienne progresse rapidement.
« La Semence d'Israël vient du 7° Ciel » (Zohar). Le retour vers Israël en-haut ? vers Arqâ ?
Ce jour-là, croyez-moi, les Bnei Israël, les Enfants du Code, seront de la partie, à la barre ou à la proue, dans le sillage de Christophe COLOMB, Be’ezrat Hachem.
YHVH étant MaQoM, le carré du Lieu, la solution évidente dépendra de Sa Volonté.
Ecoute Israël.
© Eric LE NOUVEL
PS : L'affaire de la Pierre runique de Kensington a relancé la piste antérieure des navigateurs templiers. Et Christophe COLOMB avait aussi des Templiers dans son entourage. Ceci n'empêche pas cela, et croise le faisceau des hypothèses.
Sources © Sarah LEIBOVICI et Maisoneuve & Larose Editeurs.
Autres iIllustrations : Wikipédia.
(*) cf. Les Juifs de Roger PEYREFITTE - Flammarion.
LIENS
Le Choffar du roi d’Espagne. La boucle est bouclée...
La repentance de la monarchie espagnole envers les juifs sépharades
VIDEOS
Trailer du Film 1492
Musique du Film 1492
Codex 632 : Le secret de Christophe Colomb
SIGNES DE MISERICORDE
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Introduction
On se souvient que Moïse recevait la Thora « feu noir sur feu blanc ». Et que la lumière est le signe de la Lumière du Dieu vivant dans la tradition religieuse universelle.
Ce feu sous-jacent, passe de l’œuvre au noir (l’écriture), à l’œuvre au blanc (l’inspiration de l’âme), entre le monde actuel et le monde à venir, dans un allant-devenant, la quête du Féminin spirituel. La vie devient un appel au feu blanc.
Talmud-Ordre Nashim/Sota, (82) : « Nos rabbis ont enseigné : Comment les Israélites écrivirent-ils la Thora ?
Sur les pierres, dit R. Juda, car il est dit : Tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi (Deut.27,8). Ensuite, ils les recouvrirent de chaux. »
Et « comme le dit Rav Ashlag dans son introduction au Zohar : « Le blanc du livre est l’essentiel du véhicule du livre et les lettres sont toutes ce qui est porté par le blanc du livre. Sans le blanc, il n’y aurait aucune possibilité d’existence pour les lettres ni pour aucun dévoilement de sagesse en lui. » (in La Bible au présent, H. ATLAN -Idées-Gallimard).
Dans La calligraphie de l’invisible de Frank LALOU (Albin Michel) la page blanche fait contrepoint à l’encre du trait, dans une dialectique visible-invisible, le véritable érotisme.
Et pourtant la suite de la Révélation est annoncée, dans le feu blanc :
«Le dialogue interreligieux ferait sans doute un grand progrès si toutes les religions qui vivent d’une révélation acceptaient de reconnaître qu’elles n’ont pas encore tout reçu de ce qui leur a été révélé.
Selon un vieux maître hassidique, nous ne savons lire que les lettres noires de la Thora, pas les blancs entre les lettres : « Dans les temps à venir, disait Rabbi Lévi Yitzhak, Dieu fera la révélation du mystère blanc de la Thora… » (in CROIRE AUJOURD’HUI 1/4/97 – Michel SOUCHON : Le mystère blanc de la Thora).
L’heure est plus que jamais à l’écoute, à l’observation, à la méditation, dans un parcours réel et symbolique vers l’orient réel et l’orient intérieur.
Signes de Miséricorde
Pourquoi ce signe insistant : les moniales de l’Abbaye de Boquen (Côtes d’Armor) réalisent depuis 2002 dans leur artisanat des faïences, bleu de Fès, feu bleu sur feu blanc ?
De fait, ce retour à la plus pure tradition de l’Orient provient du Monastère de Beit Jamal à Beith Shemesh - la maison de feu) près de Jérusalem. La ressemblance avec les faiënces bien connues de Fès est une coïncidence, ouvrant pourtant la porte à l’éventail spirituel des possibles.
Fès, capitale cultuelle du Royaume du Maroc, et ses confréries soufies.
Le village de Sidi Bou Saïd en Tunisie : le mausolée du Saint, les maisons blanches et bleues. Sans oublier la Synagogue de la Ghriba à Djerba.
Et aussi le mystère de Jérusalem, de ses religieux portant les franges rituelles bleu et blanc.
Tout le monde connaît aussi ces mêmes couleurs propres à la Grèce, pays de la lumière,de ses maisons blanches, et de sa myriade d’îles, les Cyclades. Les monastères. Jean de Patmos, l’Apocalypse. Le Mont Athos, Jardin de la Vierge.
Nous avons donc enquêté dans ces lieux de transmutation spirituelle, feu bleu sur feu blanc.
Après le fil rouge de l’esprit des femmes de la Bible, le fil blanc de la miséricorde tramé dans le fil bleu de l’esprit ?
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Jordanie
Selon Michaël Drosnin, dans Le Code de la Bible 2, le code secret de la Bible, identique à celui de l’A.D.N (le Seigneur du Code?), est enfoui dans la vallée biblique de Siddim (Sodome et Gomorrhe), la péninsule de Lisan, à Mazraa, la rive orientale de la Mer Morte en Jordanie.
Le compte à rebours est engagé pour trouver ce code, et tenter de sauver l’humanité avant le feu nucléaire en 2008 au Proche-Orient.
Je suis troublé d’apprendre ceci, ayant visité à pied pendant une semaine en 1976 une partie de la rive jordanienne de la Mer Morte, proche de Lisan, sans savoir réellement pourquoi.
La quatrième épouse du Prince Abdallah n’est-elle pas La Princesse Nour, « Lumière »…
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Israël
Abbaye de Beit Jamal.
« Dans la Lumière Seigneur, nous avons vu Ta Lumière. » (Psaume 36).
Les Franges de Jérusalem
Talmud- Ordre Nezikim - Baba Bathra (71) « R. Jonathan rapporte : Nous avons vu au cours d’une traversée, un pauvre plein de pierres précieuses et de perles, entouré de ces poissons que l’on nomme Karécha (74b). Un plongeur se jeta à l’eau pour s’ en emparer, mais (un poisson) fit un mouvement menaçant vers sa jambe.
Alors le plongeur versa sur le panier une bouteille de vinaigre, et il coula. Une voix céleste retentit : « Qu’avez-vous à voir avec ce panier ? nous dit-elle. Il appartiendra à la femme de R. Hanina Bar Dossa qui un jour y déposera la teinture bleue des franges pour les justes du monde à venir. »
Talmud-Ordre Kodachim, Menahoth (ch.4),(43b)-Baraïtha : « Vous la regarderez (la frange rituelle), et vous vous en souviendrez (Nom.15,39), cela signifie qu’en observant ce commandement, vous vous souviendrez d’un autre commandement, lié au premier, à savoir la lecture du Chemaa. En effet on nous enseigne ce qui suit : A partir de quelle heure peut-on lire le Chemaa, le matin ? Dès que l’on peut distinguer entre le bleu et le blanc (de la frange). »
Autre baraïtha : "Vous la regarderez, et vous vous souviendrez de tous les commandements de l’Eternel pour les mettre en pratique, cela signifie que la vue (des franges) mène au souvenir (des commandements), et que le souvenir (des commandements) incite à (leur) mise en pratique."
Selon R.Simon Bar Yohai, quiconque observe scrupuleusement (le commandement des franges rituelles) aura le privilège d’accueillir la Présence Divine.
(…)
Mais en quoi le fil bleu des franges (est-il un privilège)?
On nous enseigne que R. Meir avait coutume de dire : Pourquoi le bleu azur a -t-il été choisi (pour les franges) de préférence à toutes les autres couleurs ? Parce que le bleu fait penser à la mer, la mer au firmament, le firmament au saphir, et le saphir au Trône de Gloire, car il est dit : "Ils virent le Dieu d’Israël; Sous ses pieds, quelque chose de semblable au brillant saphir, et de limpide comme la substance du ciel (Ex.24,10), et aussi Il y avait comme une apparence de pierre de saphir, en forme de trône (Ez.1,26). »
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La Grèce
Le Zodiaque des Cyclades (12-30 îles)
Selon la légende la plus répandue, elles doivent leur nom au cercle (kuklos ) qu’elles forment autour de l’île sacrée de Délos :
Tinos, l’île consacrée à la Vierge.
Amorgos. Monastère de Panagia Hozoviotissa.
Les villages graphiques de Mykonos.
Anafi. Monastère de Panagia Kalamiotissa.
Santorin.
Kéa. Le Lion de Kéa.
Kimolos. Prassa, argile blanche, sources sulfureuses.
Sérifos.
Sifnos. Le labyrinthe blanc des villages (Appolonia, Artémonas, Exambéla, Kato Pétali).
Dodécanèse : Patmos. L’Apocalypse.
Le Mont Athos.
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Présences de Fès
Dieu est « Lumière sur Lumière » - Coran, Sourate XXIV, Nûr An Nûr.
5.1 La beauté de l’œuvre d’art
Le Bleu des faïences de Fès.
6. Tunisie : Sidi Bou Saïd
La Hadrat.
7. Les Azulejos du Portugal
Les Azulejos, contribution du Portugal à la culture européenne.
Etc.
© Eric LE NOUVEL
(2003)
Musique méditerranéenne : Catherine Braslavsky y Joseph Rowe
« Quel est le premier de tous le commandements ? Jésus répondit :
Voici le premier : Ecoute Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.
Voici le second ; Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. »
(Marc 12, 28-32)
Au troisième millénaire, Jésus (Yeschouah) n’a plus la même actualité que dans les deux précédents, et ce recul nous permet de considérer la question judéo-chrétienne comme l’expression d’une dualité non résolue.
Grâce à la théorie du Zodiaque précessionnel, plus une philosophie de l’évolution humaine dans l’histoire de ses religions qu’un déterminisme, nous pouvons jauger la marque de fabrique de l’ère des Poissons (0), qui accoucha de l’ère du Bélier (-2160) sous l’égide des lois du Dieu de l’Egypte et d’Israël.
Mythe fondateur de Jésus-Christ, succédant à la longue tradition d’Osiris, vieille de trois millénaires en Egypte et au Moyen-Orient : fils de Dieu, issu d’une Vierge et de l’Esprit-Saint, destiné à mourir pour racheter les fautes de l’humanité, afin de renaître en semant l’espérance. De fait, Gardien d’équilibre cosmique dans la lignée sacerdotale de Pharaon Intercesseur, Noé-Shem, MelkiTsédek, et dans une moindre mesure, Saint Michel, la Geste arthurienne, le retour récurrent du Roi…
«Avant qu’Abraham fut, Je suis» (Jean 8, 58), est une autre signature de Jésus-Christ, la concordance avec l’obligation et la finalité de la Justice en marche, exprimée dans l’axe précité, en alfa et en oméga de la logique du Second Principe (-4320 / +2160) de ce Zodiaque, où semble se terminer le concept préhistorique de l’éternel retour cher à Mircéa ELIADE.
Soit, la régénération périodique de la vie ramenant toujours à la création primordiale du monde, au commencement absolu repris par la Bible, à la plénitude d’un présent sans trace d’histoire, régénérant la pureté et l’intégrité originelles du temps. Ce schéma inclus dans le Premier Principe zodiacal (-12960 / -6480) fut repris par le mythe osirien jusqu’à Jésus-Christ, permettant l’espérance de la résurrection des morts.
«Mon Royaume n’est pas de ce monde» (Jean 18,36) disait Jésus-Christ ; qu’est-ce à dire ? Pour un présumé Libérateur et Roi des Juifs, son Royaume est le Ciel (Kéther), et non pas la Terre d’Israël (Malkhouth), le but de l’Arbre de Vie ? De fait, cette classification kabbalistique lui est largement postérieure.
D’ailleurs, selon Alfred LOISY, excommunié par son affirmation « Jésus annonçait le Royaume, et c'est l'Église qui est venue… » exprime en partie cette dialectique sous-jacente.
Rappelons aussi la ligne du courant pharisien hillélite à Yabné à partir de 70, succédant à : « Ainsi parle YHVH : le ciel est mon trône et la terre mon marchepied » (Is. 66,1) - 600 / -500.
« Dieu est Roi, au-dessus du monde que le mystique doit dépasser pour entendre Sa parole et deviner Sa Gloire. » (4) Nous avons ici comme ailleurs la grande continuité du judaïsme.
Yeschouah est ben Adam, fils de l’homme, soit la pure humanité, mais traversé par le Logos divin, donc Fils de Dieu à ce titre comme l’instrument de son programme.
Le Royaume des Cieux est bien l’union avec le Dieu créateur et éternel, contrairement aux autres royaumes et empires périssables (cf. Livre de Daniel). Le sens ontologique n’est pas le sens politique.
Pourtant, la libération d’Israël colonisée par les Romains n’était-elle pas prioritaire ? Non, puisque les Chrétiens convertirent certains Romains et les intégrèrent dans leur communauté. Leur stratégie était l’avènement d’une humanité nouvelle à l’image du Créateur. Le saut qualitatif porteur d’une nouvelle civilisation s’accomplit à ce moment. Il ne s’agissait plus de répondre à l’agression par l’agression, mais par la création, le pardon et l’amour.
Sauf « chez Luc (21, 20-28) : Jérusalem se libèrera quand le temps des nations aura été achevé.
Ce sera alors la fin des temps, il faudra relever le tête, car la délivrance sera proche. (…), et uniquement là, que cette prophétie de Jésus a conservé (…) son caractère original : celui d’une libération du peuple juif vis-à-vis de la domination étrangère. Jésus, fils d’Israël, lui a annoncé non pas sa conversion, mais bien sa délivrance. » (1)
Difficile à tout croire aveuglément, à moins de considérer que Jésus-Christ fut l’acteur obéissant et conscient d’une logique supérieure visant à imposer pour plus de 2000 ans une certaine Loi du Ciel sur Terre. Elle serait la preuve tangible de sa véritable résurrection, l’avènement de la civilisation judéo-chrétienne, et entre autres en final, source du modèle de la République laïque occidentale.
- « Je ne suis pas venu abolir la Loi mais l’accomplir. » (Matthieu 5, 17), disait-Il ?
« Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges ? Mais alors, comment s’accompliraient les Écritures ? D’après elles, c’est ainsi que tout doit se passer. » - Lettre de Saint Paul Apôtre aux Philippiens (2, 6-11).
NB : 12 = allusion implicite au Zodiaque, au destin prédéterminé par le plan cosmique ?
Et au prix de son sacrifice suprême, dans cette mise en scène-là, Jésus est bien Fils de Dieu, dont personne ne lui disputera la place.
Ce type de raisonnement a posteriori n’est pas accessible au plus grand nombre. Alors on simplifie, sans réexpliquer, quitte à créer de mortels sous-entendus. Le sens commun déteste la complexité.
Prenez par exemple la question de la réincarnation, qui ne s’appliquerait qu’à des groupes spirituels organisés avec de puissants égrégores (Dalaï-Lamas tibétains, Egyptiens, Templiers, etc.), voire même à des exceptions. A notre époque, le mécanisme de la mémoire de l’ADN, de la psychologie transgénérationnelle sont connus, mais insuffisamment développés face à cette croyance durable de complaisance, continuant à faire recette de fainéantise intellectuelle.
Le véritable visage de Yeschouah reste infini à force d’interprétations et de projections humaines : proche des Esséniens, thérapeute d’Alexandrie, thaumaturge, vu en Inde ou au Tibet, etc. Rappelons quand même, en raison d'une erreur de transcription calendaire, qu’il était né de fait en - 6 ou - 7, soit 2-3 ans avant la mort d’Hérode le Grand en - 4. Il était âgé de 33 ans à sa crucifixion.
Son humanité lui donne une extraordinaire proximité dans le coeur de tout un chacun, quelle que soit son origine. Mais sans jamais quitter le surnaturel vers l’obligation de justice évoquée : Christ-Roi, il reviendrait à la fin des temps pour rétablir l’ordre, dans la logique du miracle permanent, de la balance eschatologique perpétuelle.
Cependant, il y a bien deux dimensions à considérer :
- le personnage juif porteur de sa tradition avec son message révolutionnaire de l’époque : Yeschouah,
- Christ le ressuscité, porteur d’un courant spirituel que Saül-Paul transforma en religion, devenant religion d’état sous l’empereur Constantin, pour aboutir au triomphe de l’Eglise de Rome, et du Vatican.
Pour un croyant, il est absurde de séparer Jésus du Christ : pourtant c’est la césure artificielle que je choisis pour vous en parler utilement, avec d’autres.
« Jésus n’était pas chrétien ! Il n’a jamais mis les pieds dans une église et, aujourd’hui, il entrerait plus facilement dans une synagogue dans laquelle il se reconnaîtrait plus facilement que dans une cathédrale. » (2) - (préface d’Armand ABECASSIS),.
« Ne pourrait-on enfin considérer que Jésus n’a jamais mis les pieds dans une église, ni lu les Evangiles, ni communié ni même parlé et enseigné qu’en hébreu ou en araméen ? »
Et même : « Jésus le Juif désirait-il être LE Christ ? Ou encore, LE Christ n’est-il pas la rupture radicale avec le judaïsme, contrairement à Jésus qui incarnerait la continuité ? Dans l’affirmative, nous serions conduits à conclure que LE Christ est, malgré son nom, une élaboration purement spirituelle caractéristique d’une nouvelle religion. « (3)
Disons que la rupture s’est produite en 70 ap. JC à la destruction du second Temple. Avant, le courant de Jésus était l’un parmi d’autres du judaïsme de cette époque. Après, la normalisation s’effectua dans les deux religions. Les Pharisiens, eux, durcirent au I° siècle leurs positions face aux Judéo-Chrétiens, etc.
« Même si les critiques de Jésus à l’encontre de certaines expressions du judaïsme de son temps étaient par moment virulentes, c’était là des critiques de l’intérieur nourries de l’ahavat Israël (l’amour d’Israël). Jésus a vécu dans la foi juive et il est mort pour elle. Il est né « sous la loi » (Epître aux Galates 4,4) et n’a voulu ni corriger ni réformer le judaïsme.(…)
Jésus n’a pas fondé une conception nouvelle de la divinité. Son Dieu était celui d’Israël. (…)
En bref, Jésus n’entendait pas s’écarter du judaïsme et sa vie s’est déroulée dans l’esprit de la halakha. » (1)
Il n’était pas venu abolir la Loi, dont acte. Pharisien lui-même s’opposant à d’autres pharisiens, courant religieux porteur d’expressions multiples, tout en mettant en avant les principes et la pratique plus que la lettre.
Par la suite, après 70, « le christianisme primitif s’est très vite imposé comme une religion à propos de Jésus très éloignée de la religion pratiquée et élaborée par Jésus. (…) le christianisme s’est fondé lui-même.» (1).
Néanmoins, la question reste posée : « vous pouviez trouver en Israël et en hébreu, avant l’époque de Jésus, des tendances qui ressemblent beaucoup à celles qui existaient en milieu grec, chez les juifs d’Alexandrie. Alors il devient difficile de dire que Paul a commis un rapt sur le christianisme. Et il est encore plus difficile de dire par exemple que Jésus n’a jamais pensé qu’un Gentil puisse être sauvé, que la sainteté fut partout ou que les commandements pratiques pussent être abandonnés. Car vous trouvez des Juifs de la même époque qui écrivent en hébreu et qui manifestent des tendances similaires.
Il devient donc plus malaisé de jouer à ce jeu commode du Jésus-qui-serait-un-Juif-à nous et dont le judaïsme se serait éloigné. On ne peut plus dire après Qûmran que le christianisme a subi une mutation radicale après Jésus au point que le christianisme ne serait pas la religion de Jésus. On peut le regretter mais c’est ainsi.
(…)
Aujourd’hui, on voit bien qu’il y a un universalisme à Qumrân, un spiritualisme à Qumrân, une tension autour des commandements à Qûmran.
(…)
De même, les Esséniens voient dans Melchisédech une figure de sauveur, une figure de messie. Or Melchisédech est un Gentil, il n’est pas juif et encore moins descendant de David. Certains textes le situent au-dessus d’Abraham. »
(…)
« La bonne nouvelle des Evangiles n’a pas laissé d’empreinte sur les Juifs pour la bonne raison qu’il n’y avait là rien d’inconnu pour eux. »
(…)
« Jésus est né juif, a vécu en juif, et est mort en juif. » (Joseph KLAUSNER) (1)
Quant à son procès, il semble désormais admis qu’il fut condamné à mort par le Sanhédrin à majorité saducéen qui le livra aux Romains, qui eux délivrèrent leur propre sentence de mort pour crime de lèse-majesté de Yeschouah Roi des Juifs envers César.
Il reste toujours surprenant de considérer que cette histoire purement interne au peuple juif a pu autant dégénérer contre lui en le qualifiant de déicide, alors que la mort de Jésus-Christ a permis sa résurrection et l’accomplissement de la promesse messianique et universelle.
L’histoire est pour le moins cruelle. Tout se paye et au prix fort. Toute révélation passe un jour dans le domaine public, et gare aux retours de bâton. Surtout quand on passe du spirituel au politique, de l’intérêt individuel et populaire à la logique des empires. Les premiers Chrétiens, les Juifs et les Palestiniens en ont fait l’expérience chacun leur tour. La loi humaine, et rien d’autre.

LA QUESTION ESSENIENNE
Un éclairage singulier sur le lien possible entre Jésus et la secte de Qumrân : L'autre Messie d'Israël KNOHL (Albin Michel, 2001).
Selon l'école des études bibliques néo-testamentaires "Jésus ne s'est pas lui-même identifié aux figures messianiques du fils de l'homme du livre de Daniel et du serviteur souffrant d'Isaïe 53. L'identification aurait été faite, après sa mort, par des disciples." L'auteur, directeur du département biblique à l'Université hébraïque de Jérusalem, raisonne en sens inverse :
"Je pense que les hymnes messianiques de Qumrân remettent en question ces conclusions. Le héros des hymnes revendique un statut divin. Il prétend être supérieur aux anges et se décrit siégeant dans les cieux entouré d'anges, se comparant donc clairement au Dieu de la Bible. En même temps il se décrit comme méprisé et rejeté des hommes. (...) L'interprétation messianique d'Isaïe 53 n'a donc pas été découverte par l'Eglise chrétienne. Elle a été développée auparavant par le Messie de Qumrân. En vertu de ces faits, il apparait envisageable de considérer que la description de Jésus comme une association du fils de l'homme et du serviteur souffrant n'est pas une invention ultérieure de l'Eglise.(...)
L'enseignement de Jésus était clairement pharisien et hillélien avec sa propre personnalité. Par contre, son statut de Messie-Christ relevait d'un autre courant.
"L'idée d"un Messie souffrant existant déjà une génération avant lui." La secte essénienne avait historiquement deux Messies, l'un royal et l'autre sacerdotal, Ménahem, tués par les Romains en - 4 JC. De fait peu après la naissance de Jésus (cf. erreur calendrier).
Cependant "l'idée d'un Messie ou fils de l'Homme souffrant, mourant et ressuscitant semblait inconnue du judaïsme" a postériori. Pourtant "Jésus s'attendait à ce que le sort du fils de l'homme soit le même que celui du Messie de Qumrân, tué par les soldats romains. Et il s'attendait aussi à ce que le fils de l'homme se relève après trois jours, tout comme on croyait qu'il en était advenu pour le Messie de Qumrân ressucité après le troisième jour."
Ainsi, la vocation messianique de Jésus, du début jusqu'à la fin, porte l'empreinte du messianisme essénien de Ménahem. Et Jésus, Fils de Dieu ?
Là encore, la naissance virginale du Messie, son origine divine, l'annonce faite à Marie par l'Ange Gabriel, semblaient étrangères à l'Ancien Testament et au judaïsme de l'époque, et de facture hellénistique postérieure. Pourtant ce concept théandrique est essénien, élaboré en Terre d'Israël, au dernier siècle avant JC !
De plus, la tension historique avait exacerbé l'attente messianique entre Jérusalem et Rome, avec Octave-Auguste, fils de César entre -44 (son assassinat) et -31 av. JC (la bataille d'Actium contre Antoine et Cléopâtre). Et en ajoutant la promesse de la Quatrième Bucolique de Virgile, publiée en -40 av. JC, et annonçant le Nouvel âge.
En final, d'interprétationen interprétation, la boucle est bouclée, le puzzle assemblé. Tôt ou tard le besoin messianique de l'homme, créé à l'image de Dieu, est rempli.
LE PREMIER COMMANDEMENT
Le premier commandement de Yeschouah est « Shéma Israël - Ecoute Israël », soit le lien indéfectible avec la tradition qu’il porte en tant que Pharisien même révolutionnaire. Pour un catholique moyen, cette injonction ne signifie rien.
« Jésus rappelle que vivre la foi sur un mode vertical est indissociable d’un vécu sur le plan horizontal. Les deux commandements sont indissociables » (2)
De fait, Yeschouah est un monde, une culture ; le Christ, surtout par la suite, c’est tout autre chose, le message, la religion de Rome, etc., de plus en plus contradictoire et antagonique avec l’énergie originale.
Les origines juives du Christianisme continuent de poser problème au Vatican (cf. L’Apocalypse de J.MORDILLAT et G.PRIEUR). J’oserais dire que ceux qui veulent connaître de fait Yeschouah un tant soit peu sont invités à entrer dans une synagogue, traditionnelle pour l’étude de la Torah, et libérale pour l’ouverture. Quant à s’approcher du Christ, les églises de tous bords ne manquent pas.
Ceci m’a paru évident à un office de shabbat à la synagogue de Liège, quand j’ai vu le jeune fils du rabbin jouant avec ses tsitsit (franges), alors que son père s’apprêtait à ouvrir l’Arche de la Torah. Impensable dans une église au même titre que les bonbons que l’on jette sur l’assemblée à une Bar / Bat Mitsvah. Sans parler du pain et du vin du Kidouch, de la collation du partage indispensable au shabbath, qui n’a rien à voir avec le « dimanche », etc.
Alors que encore dans bien des églises catholiques, standardisées, coincées ou encore mortifères dans le passé, on peine encore à se toucher la main pour se donner la paix, etc. Certes, parfois, on lève l’Evangile, comme la Torah. Et quant au parcours alfa chrétien, vers quel oméga allez-vous ? Une même Bible, deux Testaments, et surtout des univers bien distincts. Bien entendu, chez les protestants, orthodoxes, charismatiques, c’est différent, mais minoritaire.
Quitte à être iconoclaste, allons jusqu’au bout. Jésus c’est comme le Canada Dry : le Christ y ressemble plus ou moins, mais ce n’est pas vraiment lui. Le peuple à la nuque raide n’est plus celui que l’on croyait. La pensée chrétienne semble s’être arrêtée après Teilhard de CHARDIN, le personnalisme d’Emmanuel MOUNIER actif jusque dans les années 80.
Aujourd’hui, c’est sûr, le Royaume de Yeschouah n’est pas vraiment celui du Christ. Le premier représente malgré tout l’idée du judaïsme, et le second l’esprit du christianisme. La connaissance de la Torah vous aidera à mieux comprendre et goûter la saveur originelle du Nouveau Testament, mais non l’inverse. C'est ainsi.
Et libres à ceux qui veulent continuer à croire que le Messie n’avait ni frère et soeur, ni épouse, etc. Possible pour un clone qui s’appelle Christ. Mais impensable à son époque pour un rabbin. Sinon, en Orient, un homme sans femme est au mieux un infirme ; impossible dans sa position dite de lignée davidique. « Tout juif (ou quiconque) n’a pas de femme ne peut être appelé un homme. » (Talmud, Yebamot).
Aussi, pour entrer dans le vif du sujet, je vous propose le dévoilement des Evangiles, pensés certes en hébreu, mais écrits en grec. La lecture en surface est l’arbre qui cache le contenu de la forêt du sens en profondeur.
LE CHRIST HEBREU
Rendons hommage à Claude TRESMONTANT (1925-1997), professeur émérite à la Sorbonne qui a remis les pendules des Evangiles à l’heure hébraïque.
Dans Le Christ hébreu (Albin Michel, 1992), la démonstration est faite que les Evangiles (Marc, Luc, Matthieu, Jean), et L’Apocalypse, ne furent pas rédigés en grec entre 70 et 120, mais en hébreu entre 33 et 60 ; quitte à les traduire ensuite dans une langue grecque, véritable décalque de la précédente (« l’hébreu déguisé en grec »).
« L’entrée massive des païens dans la Nouvelle Alliance commence en 36-40 ap. J-C (…) A la fin du I° siècle de notre ère, les églises, les communautés chrétiennes du bassin de la Méditerranée sont en majorité d’origine païenne, à 80 ou 90 %. »
Yeschouah Ha-No(t)zeri, Jésus le Nazir, Celui qui est consacré à Dieu, appellation à reconsidérer en creux à celle dite de Nazareth, parlait en araméen au peuple, et en hébreu aux lettrés. Ceux la même qui vont transcrire confidentiellement ses paroles dans des manuscrits rares qui n’auraient pas encore été découverts (cf. Qûmran). Tant que le Temple existait, personne ne se serait risqué à rédiger les Evangiles en tant que tels en araméen populaire.
NB : Christ est le Messie oint de l’huile sainte.
La preuve de ce décalage des Evangiles dans le temps est que les événements majeurs n’y sont pas répertoriés :
Ni Marc, Matthieu, Luc ou Jean ne semblent connaître et rapporter la prise, l’incendie et la destruction de Jérusalem et du Temple en 70 ap. J-C, ce que d’ailleurs Yeschouah avait annoncé dès 30 (4). Impensable alors que ces faits majeurs ne soient pas confirmés après cette date.
Marc et Luc ignorent les persécutions et le massacre des chrétiens par Néron et ses successeurs dès 64-65 dans tout l’Empire,
Marc et Luc passent sous silence la mise à mort de Jacques, le frère du Seigneur, premier évêque de Jérusalem, en 62 sur ordre du Grand Prêtre Hanan.
etc, etc.
Pour le reste, la longue liste d’exemples du florilège de l’auteur, du passage de certaines expressions de l’hébreu en grec non classique, laissera pantois de découverte plus d’un lettré. Et même, parfois, un mot hébreu est retranscrit tel quel en grec ancien !
En conséquence, « nous ne possédons pas dans les quatre Evangiles la plénitude de ce qu’a été, de ce qu’a dit, de ce qu’a fait le Seigneur. Son enseignement était donné en hébreu ou en araméen. Il nous est transmis en langue grecque. Il y alerte d’information, dans la transmission. En langage moderne de la théorie de l’information, il y a croissance de l’entropie. »
La théorie du Zodiaque précessionnel, elle, s’alimente ainsi toute seule :
« Saint Paul va se faire le théoricien de ce processus de la communication de l’Information créatrice d’abord confiée aux peuple hébreu, pendant quelques vingt siècles, puis passée à l’humanité entière. Comme chacun sait, la séparation entre le judaïsme et le christianisme s’effectue en ce point et à ce propos. »
Dont acte, soit de -2160, l’ère du Bélier à l’An 0, l’ère du Poissons = Ichthus, le symbole de Yeschouah !
L’APOCALYPSE
(Cf. Enquête sur l’Apocalypse de Claude TRESMONTANT - Ed. FX de Guibert)
Pour information, l’Apôtre Jean, qui joua un rôle capital dans la vie de Jésus, correspondrait à deux personnes :
1) le fils de Zébédée - et frère de « Jacques »,
2) « Celui que Jésus aimait », de fait un Cohen peut-être saducéen, qui écrivit L’Apocalypse dans les années 50 ap. J-C., en la commençant par son célèbre Prologue, « Au Commencement était le Verbe… », commentaire théologique sur Bereshit Bara Elohim… Question de profil, sûrement.
Car il serait Iohanan ou Ionatan Ben Hanan, pas moins que Cohen Gadol (comme son père le Grand Prêtre Hanan), nommé en 36 et déposé en 37 par le même Vitellius.
Il refusa l’offre d’Hérode Agrippa I de le redevenir en 44 ; son frère Matthias le remplaça.
Il fut assassiné en 54-55 sur l’ordre du Procureur Félix sous le règne de Néron (54-68).
Il aurait accueilli la Cène de Yeschouah chez lui à Pessah avant son arrestation, et aurait accompagné Saül-Paulus.
« Bien évidemment, si l’Apocalypse annonce que la Ville sainte, c’est-à-dire Jérusalem sera piétinée par les nations païennes, ou que les nations païennes piétineront Jérusalem, c’est que l’Apocalypse a été écrite et composée quelques années avant la prise et la destruction de Jérusalem. » (en 70).
Texte datant des persécutions du Clergé de Jérusalem : plus l’annonce de la fin d’un monde (l'hébraïque), que l’eschatologie du monde. Bien sûr, cela servira à une extrapolation future à toute une littérature basée sur la loi des cycles.
NB : 666 = Vav-Vav-Vav, soit la Bête : plus la dynastie des sept Hérodes que Néron.
HoRoDoS : 3 x o (Omicron) = 3 x Vav, la 6° lettre de l’alphabet hébraïque.
La communauté chrétienne sur place prendra la fuite en 66.
LE MIDRASH JUIF
Par chance, un jour, je suis tombé un jour sur le livre plutôt confidentiel Un étranger sur le toit - les sources midrashiques des Evangiles de Maurice MERGUI (Ed. Nouveaux Savoirs, 2003).
Vu sa bibliographie fournie, il n’en est pas à son coup d’essai. Et je vous laisse découvrir son site non moins décapant www.lechampdumidrash.net
Au programme de ce livre :
« On trouve dans la littérature juive classique appelée midrash, des passages qui ressemblent étrangement aux narrations évangéliques. Les Evangiles seraient-ils un prolongement du midrash juif ?
En approfondissant cette hypothèse, le présent essai montre qu’il est possible d’expliquer de nombreux passage des Evangiles par leurs parallèles dans la littérature juive classique.
Cet essai propose une nouvelle lecture des Evangiles, et aboutit aux conclusions suivantes :
Le Nouveau Testament est un texte de même nature que le midrash juif.
Le Nouveau Testament fonctionne en permanence sous le régime de la double entente.
Il traite de l’eschatologie et ne peut fournir d’assise à aucun élément historique.
Tous ses matériaux sont déjà présents dans le midrash juif.
Les nombreux périscopes (unités narratives) qui composent les Evangiles peuvent être réduites à un très petit nombre de périscopes génériques.
Les guérisons forment le véritable noyau des Evangiles. Les récits de la naissance et de la Passion sont secondaires.
Ces guérisons sont une métaphore de l’entrée des païens dans l’alliance.
Le thème de l’allégement de la Loi est un thème central des Evangiles. Il est un prolongement des débats internes au Judaïsme, ainsi que l’atteste le midrash sur le livre de Ruth.
Le texte du Nouveau Testament produit ses narrations selon un véritable cahier des charges. Son lexique et sa rhétorique obéissent à un code relativement rigide.
Le Christianisme s’est édifié sur une lecture univoque de textes à double entente. Après trois traductions majeures, et la perte de lecture midrashique, le lecteur actuel n’a aucun moyen de revenir au sens originel. »
NB : « Le Christianisme s’est établi sur un malentendu reposant lui-même sur l’absence de cette double entente. » (p. 114)
Regardons d’un peu plus près. « La totalité des Evangiles est un Midrash… » Qu’est-ce à dire ?
D’abord, à quoi sert le Midrash, le commentaire herméneutique linéaire sur la Bible, l’interprétation permanente ?
« C’est par le Midrash que nous nous assurons que nous ne sommes pas Dieu. » (3). La pensée juive met l’accent sur la question plus que la réponse ; il n’est pas bon que l’homme se prenne pour lui-même ou plus que lui-même, etc.
Il faudrait donc deviner l’hébreu sous le grec pour lire l’Evangile pour de bon, en l’interprétant comme un midrash, un commentaire juif. Et là on se retrouve face au double sens, au principe de la double entente, la lecture aux 1° et 2° degrés sur le sujet crucial de l’époque :
D’une part « l’apparence » historique, d’autre part les paraboles des guérisons et des conversions cachant à peine la version originale : l’inversion eschatologique Juifs / Païens - Chrétiens.
Les premiers ne méritent plus tout-à-fait, et doivent se mélanger avec les seconds pour ouvrir l’Alliance universelle de l’humanité.
La Torah s’allège sous le symbole de l’hostie ou devient caduque ; la circoncision devient celle du coeur. La religion juive ne risque-t-elle pas alors de disparaître ?
En esprit et en vérité, les seconds ont besoin des premiers pour être sauvés et réciproquement.
« A la fin des temps, les prosélytes viennent rejoindre Israël, et tous ne forment plus qu’un seul peuple. Les idolâtres seront alors guéris de leur idolâtrie. » Et ainsi opérer la re-création du monde en le convertissant, du peuple de la techouvah à ceux de la métanoïa.
Tout semble écrit depuis le départ : Bereshit Bara Elohim… Au Commencement, en-tête, dans le Principe. A ce sujet, n’assistons-nous pas là au processus logique d’un Big-Bang spirituel succédant au précédent ?
NB : L’ennui du procédé de la double entente, « c’est que ce différé peut durer plusieurs millénaires si on perd la clé. »
Car on a tout pris au pied de la lettre comme vérité historique, avec les conséquences que l’on sait par la suite : la théologie de la substitution, la thèse du Verus Israël, l’antisémitisme, les persécutions, jusqu’à la Shoah, etc.
Souvenons-nous que « l’origine de la haine c’est la haine de l’origine » (Daniel SIBONY). Ou alors le refoulement (Egypte-Israël) ; la difficile coexistence abrahamique avec l’Islam.
QUELQUES CLES DE CORRESPONDANCE
- « Selon la vieille tradition juive, le messie viendra pour guérir Israël et, au passage, en passant, il rassemblera les nations, tous le peuples viendront vers lui = Inverser cet ordre ici : hâter la fin. En guérissant les idolâtres et donc en les laissant entrer, on crée les conditions midrashiques de la fin de temps. » (p. 27 - parabole du Paralytique chez Marc et Luc).
« Si le pain est la Loi, alors on va multiplier la Loi pour que tous les peuples en aient leur part. » (p.35 - parabole de la Cananéenne).
Jésus chasse les marchands du Temple : « leur expulsion est une élaboration midrashique qui traite une fois de plus de l’inversion eschatologique. Les Juifs n’ayant pas été à la hauteur de leur mission, le messie viendra pour faire entrer, à leur place, les païens. » (pp. 42 et 44).
« Judas vend Jésus. Tout comme Juda avait vendu Joseph. » (p.45)
« Après la mort de Joseph » = Ahare Mot Yosseph (cf. Paracha du même nom tirée du Lévitique) devient Joseph d’ARIMATHIE (artefact claqué sur Ahare Mot). (p 49)
NB : les amateurs de la Quête du Graal en seront pour leurs frais, dans l’histoire de Joseph d’ARIMATHIE recueillant le sang de Jésus-Christ dans la célèbre Coupe. Là encore, il se confirme que le véritable sens du Graal est à chercher du côté de la Kabbale, comme l’indique Yona DUREAU.
« Sortir = être impur ; entrer = être guéri. » (p.56) - revenir = se convertir (p. 79)
« Le Banquet est le moment de la donation de la Loi. (p. 61 - Les Noces de Cana).
« Le tombeau évoque aussi l’exil dont le messie doit faire sortir son peuple. » (p. 60)
« L’adultère = l’idolâtrie (p. 40), l’hérésie » (p. 65),
« Nida (état de menstruation de la femme) = impureté du peuple, hérésie religieuse. Cf, la femme hémorroïsse. (p. 67)
« Toutes les femmes stériles qui demandent un fils demandent en réalité un messie. » (p. 68)
« Elisheba, femme d’Aaron devient Elisabeth, femme du prêtre Zacharie, »
- Miriam, soeur de Moïse devient Marie, »
- Eléazar, fils d’Aaron devient Lazare, »
- Itamar devient Marthe, » etc. (p. 71)
« Désert = pays sans eau, sans parole de Dieu, »
- « Paralysie = incapacité à marcher droit ; état de paganisme, »
- « Marcher = appliquer la Loi, »
- « Cécité = incapacité des Juifs à comprendre le midrash, »
- « Prostitution = attirance pour l’idolâtrie, »
- « Vin = la Torah, »
- « Faim, soif = désir de parole divine et de Loi, »
- « Maladie, adultère = idolâtrie, »
- « Vêtement = Temple, Loi. » etc. (pp. 76-80)
« Un converti change de vie, acquiert une nouvelle vie = nouvelle naissance, résurrection. »
(p. 112)
« Famine rencontrée par le fils prodigue = absence de la parole de Dieu. » (p. 160)
LES OBLIGATIONS SYMBOLIQUES
Là, le Midrash devient source de vertige pour les non-initiés…
Miriam biblique, soeur de Moïse et d’Aaron, prophétesse et punie de la lèpre : (pp. 53 et 54) :
- « Selon le midrash juif, le messie doit être issu de David. Or le même midrash(et lui seul, pas la Bible) fait de Miriam l’ancêtre de David.
- « Miriam figure, dans le Midrash, le peuple juif (…) Si Miriam figure le peuple juif, Jésus est logiquement le fils de Miriam. »
- « Pour accomplir midrashiquement la prophétie d’Isaïe qui exige une ‘alma comme mère du messie. On arrive ainsi à un résultat inattendu : la mère de Jésus est vierge parce qu’elle est la Miriam biblique, et non pas pour des raisons et de pureté ou de tabou lié à la sexualité. »
NB : rappelons aussi que dans la tradition juive, Messianité et Virginité font bon ménage, sortant les Matriarches de leur « stérilité », telles Yokebed (mère de Moïse), Sarah, Rébecca, Rachel, en vue du renouvellement messianique par l’engendrement (3).
« Même si le messie des Evangiles est en fait Joseph vendu par ses frères » (p.169), le nom de Yeschouah (Jésus) est nécessaire pour être assimilé à Josué.
« Ce n’est pas que le Josué biblique ait été historiquement le messie. Mais que le nom du messie doit être Josué. » (p. 68)
« Josué est non seulement le ministre de Moïse, mais c’est aussi le guide des Judéens (le fils de Yeotsadaq) lors du retour de l’exil babylonien. » (p. 71)
NB : sur le plan de l’interprétation kabbalistique, un débat existe sur Le Nom de Dieu attribué à Yeschouah et non pas Yehoshouah (Josué), mais cela ne change pas le contenu de cette analogie.
« Ainsi, pour Philon d’Alexandrie, c’est la parabole de l’ange annonçant la naissance d’Isaac qui féconde Sarah. Abraham n’est pour rien dans cette naissance. » (p. 103)
- D’où la correspondance : Ange Gabriel - Marie - Jésus (voir le Code de l’AVM).
En ce qui concerne Yeschouah Ha-Nazir :
- « En échange du don de Dieu, l’enfant est donc consacré à Dieu, il est nazir. »
- « Le prophète Samuel est shaoul à Dieu (demandé à Dieu, puis obtenu de Dieu, puis consacré ou cédé à Dieu. »
- « C’est pourquoi Paul qui est (lui aussi) shaoul dit être un nazir en Ac.18,18. »
« Pourquoi Nazareth ? La racine est netser = rameau d’où sortira la souche de Jessé.
Ce mot prend ici le sens de « rejeton » et contient l’idée de « sortir. » Il y aurait ici un jeu de sens sur Jésus qui « sort » de natseret, ville du « rejeton » et du « rejet. »
NB : « le midrash n’est donc pas seulement créateur d’histoire, mais aussi de géographie. » (pp.170-171). CQFD. Tout le monde n’est pas d’accord sur l’existence de ce village sous Jésus.
« Nazareth, Notsèrèt, c’est aussi Nètsèr, le bourgeon (Is. 11,1) pour faire fructifier les bonnes actions : Nazîr, le consacré comme Joseph (Gn 49,26) ; Nèzèr, le diadème qui fleurira sur la tête de David (Ps. 132,18) : Nètsah, l’Eternité chantée par David dans sa foi dans la résurrection (Ps. 16, Ac.2) » (2).
Arrivé à ce niveau, on n’ose plus se demander l’ampleur de la différence entre le questionnement midrashique et la réalité historique. Elle semble bien ténue. Cependant les sources juives confirment le don de Yeschouah pour les guérisons magiques de toutes sortes, comme d’autres à cette période.
Toute la Bible confondue est un immense texte symbolique, organisateur de la croyance et de la pensée humaine dans sa dimension archétypale accomplie. L’Arbre de vie se dessine alors en creux, et non plus en plein, porteur des besoins et des espérances ultimes de l’humanité pour exister et progresser.
Nous mesurons alors le pouvoir de la religion où le vrai n’est pas tout-à-fait la même chose que le réel. A nous de rééquilibrer tout cela avec la psychologie et la raison, sinon gare. Les Idées continuent à mener le monde. Une génération meurt pour elles, une autre les consommera ou les rejettera.
Cela semble aujourd’hui évident, et pourtant le combat de la liberté, individuelle ou collective, n’est jamais terminé. Depuis le temps que l’on nous raconte des légendes, à nous de dire les nôtres…
ISAAC ET JESUS
(cf. Initiation à la Kabbale hébraïque - A.D GRAD, Ed. Rocher, 1982)
« Comme Jésus, Isaac est prêt à s’offrir lui-même en sacrifice (…)
Comme Jésus, Isaac porte lui-même le bois du sacrifice sur son dos, ainsi qu’il est écrit : « Abraham prit le bois du sacrifice, le chargea sur Isaac son fils. » (Genèse, 22-6).
Comme Jésus, Isaac comprend qu’il va être immolé. Il sait que le mont Moriah où l’a mené son père est le mont des sacrifices. C’est là que pratiquèrent Adam, Caïn et Abel, Noé et ses fils. »
Il est est bon de se souvenir de la traçabilité de la Tradition, et de l’obligation de son renouvellement. Autres temps, autres croyances,… mais l’essentiel est que le Code demeure.
LE SECOND COMMANDEMENT « TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME »
Cette célèbre sentence appartient originellement au Livre du Lévitique (Vayikra) 19,18, dont les idées furent annoncées en -1400 av JC, et mises en forme vers -550 av JC.
Si vous en doutiez encore, la Synagogue de la rue Ste Isaure de Montmartre (75018) vous le rappelle sur sa façade.
Le célèbre HILLEL (-70 av JC, + 10 ap JC) se fait l’écho, avec les Pharisiens, et les Evangélistes ensuite à leur manière, d’une interprétation équilibrée les lois de la Torah. On peut en mesurer la liaison :
« Ne fais pas à autrui ce que tu voudrais pas qu’on te fît » (Hillel - Shabbat 31 a),
« Faites à autrui ce que vous voudriez qu’on vous fît » (Matthieu 7,2 - Luc 6,31).
Le second commandement de Yeschouah apparaît aussi dans Romains 13,9. On a aussi raconté que sa variante était « Tu aimeras ton prochain plus que toi-même. » Cela ne change pas grand-chose. Ce pur produit du judaïsme est devenu l’un des piliers du judéo-christianisme, et vecteur d’altérité. Il est sûr néanmoins que l’enseignement de Jésus l’a popularisé à travers le monde et les âges.
Rappelons aussi que « Sur les 2000 paraboles rabbiniques dont 325 environ datables des deux premiers siècles, on a relevé une trentaine de parallèles avec celles des Evangiles et une quarantaine qui y ressemblent fort. » in Hillel un Sage au temps de Jésus de Mireille HADAS-LEBEL, Albin Michel.
JESUS OU JE SUIS QUI JE SUIS
Alors que changent tous ces scoops à l’extraordinaire histoire du monothéisme ? Rien du tout. Le Christianisme a fonctionné comme une religion prosélyte de masse éradiquant l’ordre païen ancien au profit d’un autre, religieusement et politiquement correct, pour la paix des empires successifs. De plus, le contenu d’une croyance compte moins que la croyance elle-même.
Curieusement, depuis quelques années, la hache de guerre semble être enterrée entre « Jésus » et les Rabbins. On se souvient du brillant Marc Alain OUAKNIN (MAO) joutant à la Sorbonne vers 1990 avec Annick de SOUZENELLE au sujet du « fils de Dieu. » ? Aujourd’hui, MAO anime l’émission Talmudiques du Dimanche matin de France-Culture qui donne de temps en temps la juste part au Christianisme.
Quant au Rav massorti Ryvon KRYGER, il a redécouvert les vertus judaïques de l’enseignement de Saül-Paul(us), et le fait savoir. Après tout, comme disait notre brave feu Josy (EISENBERG), entre les deux prénoms, il y a juste une lettre d’écart…Etc.
Jusqu’où ira ce tiédissement des relations ? Le judaïsme attire toujours un public choisi. Un grand rendez-vous judéo-chrétien a été raté pour enseigner un ensemble de principes universels à une autre échelle. En tous cas merci à tous ceux qui, existant sans le Consistoire, le font depuis belle lurette.
Mais de là à reconnaître le christianisme primitif comme l’un des courants du judaïsme de son temps, ou la valeur du judéo-christianisme, comme l’une des plus grandes réussites spirituelles de ces 2000 dernières années, et a fortiori grâce à l’oeuvre de certains juifs, n’y pensez pas.
Pour les rabbins, le judéo-christianisme n’existe pas. Peut-être pas en temps que religion organisée, mais en temps que culture, certainement. C’est là où la mauvaise foi est grande, voire un tantinet schizophrénique. En effet, que serait la civilisation occidentale sans son apport ? Même l’Etat d’Israël en porte le fruit démocratique.
En cette période de mondialisation outrancière, on mesure aujourd’hui les pays où il fait encore bon vivre, où la démocratie reflète encore une certaine redistribution des richesses. Mais pour combien de temps ? Dès que vous quittez la zone occidentale, vous pouvez en mesurer l’écart.
Au cours de l’Ere des Poissons, de l’an 0 à l’an 2000+, cette religion devint de plus en plus chrétienne et de moins en moins juive. Elle commença à imploser au 19° siècle, après la royauté au 18° siècle, pour que la démocratie et la laïcité adviennent, puis la libération de l’individu.
Le plus beau fruit de l’enseignement de Jésus-Christ n’est-il pas justement Je suis ? A la suite de « Je suis la lumière du monde » (Jean 8,12), etc. et du lointain « Je suis ce que je suis » donné à Moïse.
L’essence de ses enseignements a été intégré à la conscience occidentale : respect et dignité de la personne, de la femme, des plus faibles, de la vie, charité et partage, etc. Intégré ne veut pas dire accompli, mais nous sommes sortis de la barbarie ; mais pas des contradictions de la condition humaine, nuance. Sa Croix en est encore le symbole parfait, mais qui le comprend encore ?
Le monde de l’information entretient une surveillance accrue au niveau mondial. On ne fait plus comme avant tout ce que l’on veut sans répercussion. Un nouvel ordre a vu le jour pour jouer l’équilibre des pouvoirs.
Hélas, cependant, depuis l’an 2000, le plus beau fleuron du judéo-christianisme, l’altérité (cf. Martin BUBER…), est en voie de disparition, ou reventilé dans une nouvelle forme de mentalité ou de pratique sociale en divers réseaux, la veille et l’alerte, etc. Après tout, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Une nouvelle ontologie, Homo Sapiens Numericus, voit le jour.
L’individualisme forcené oblige aussi à se définir, se construire, à valoir quelque chose. On s’éloigne de l’essence au profit de l’existence et de ses rendez-vous à ne pas rater, quitte à exacerber le narcissisme et la réalisation de son modèle.
La prophétie de Yeschouah s’est réalisé, le Temple a été détruit, jamais ou pas encore reconstruit. Au profit de l’équilibre personnalité-individualité face à la famille et la société, etc.
Car aujourd’hui, le temple est mon corps, la présence, mon esprit, et ma respiration, « je suis », ma prière. Désolé, mais dans la société actuelle, il y a obligation de résultats. Le yoga triomphe et pour cause, au moins pour échapper au stress. Même le spirituel devient utile, question de priorité, synonyme de développement personne indispensable pour tenir sa place.
Les religions peuvent encore suivre leur chemin, mais à quel prix ? Nous vivons le nôtre. Point. La laïcité, l’écologie, la co-création féminine, etc. ouvrent bien d’autres horizons spirituels dans l’ici et maintenant. Chacun peut désormais, selon son degré d’âme, les choisir à la carte ou les créer sur mesure.
Quand au Christ ou autre, l’énergie messianique, véritable promesse d’espérance juive et chrétienne pour l’humanité, elle continue son chemin salvateur. « Je suis » aussi face aux systèmes de tous bords.
L’Eglise catholique changera son pouvoir à partir de 2030, dit-on. Il y aura renaissance du Christianisme à l’ère du Verseau (2160), sûrement grâce aux femmes, et lors du 3° Principe, le Cycle du Saint-Esprit (4320 / 12960). Voilà bien d'autres histoires à écrire et à transmettre dans la Roue de la vie.
Merci Yeschouah, Shalom. A bientôt le Messie.
© Eric LE NOUVEL
(Photos : Wikipédia - Calligraphies © Frank LALOU).
(1) in Jésus rendu aux siens de Salomon MALKA - Albin Michel.
(2) in Un juif nommé Jésus - Une lecture de l’Evangile à la lumière de la Torah de Marie VIDAL - Albin Michel.
(3) cf. Armand ABECASSIS in En vérité je vous le dis - Une lecture juive des Evangiles (Ed.1).
(4) Mais de fait, il était loin d’être le seul à cette époque : « A vrai dire, les Pharisiens s’y étaient préparés, d’une certaine façon. Bien avant 70, « quarante années avant les destruction du Temple…les portes du Temple s’ouvraient d’elles-mêmes à tel point que RaBBaN YoHaNaN BeN ZaKKaY s’exclama devant elles : Temple ! Temple ! Pour quelle raison t’effrayes-tu ? Je sais bien que tu es destiné à être détruit. Déjà ZeKHaRiaH BeN ‘’iDDo avait prophétisé à ton endroit en disant : « Ouvre tes portes Liban et que le feu dévore tes cèdres » (Zach. 11,1; Yom 39b).
in La restauration du Judaïsme / La mystique du Talmud d’Armand ABECASSIS - Encyclopédie de la mystique juive, Berg International, 1977.
« Au commencement les Lettres étaient cachées. Le Saint, Béni soit-Il, les contemplait et en faisait ses délices. » (Zohar I, 2b)
On raconte tellement de choses sur le sujet que je suis déjà pris de vertige…
Verbe de Dieu, mystère parmi les mystères, porte d’entrée de la Kabbale, et j’en passe. Même son origine a fait débat, égyptienne, araméenne, phénicienne, etc.
Ma démarche est simple, vous dire ce que je ressens, comment je fonctionne avec.
Langue sacrée de 22 lettres-consonnes - 3 Mères, 7 Doubles, 12 Simples - plus 6 finales. Chacune avec leur guématrie, en valeur simple et / ou pleine, à la vibration particulière, créant des effets de forme, porteuse d’une structure d’ordre cosmique en soi.
Personnellement, je peux entretenir une relation énergétique et médiumnique avec elles.
Est-ce grave, Docteur ? Jugez-en par vous-mêmes :
« Le lecteur est subjugué par la puissance du Verbe, génialement transmise par les Grands-Prêtres judéo-égyptiens de l’époque. Ils ont utilisé un alphabet visible, l’hébreu, qui nous dissimule le message des hiéroglyphes - message invisible. Le pouvoir médiumnique de l’écriture hébraïque, hérité des hiéroglyphes, est sensible pour n’importe quel non-invité qui ouvre un livre hébreu de la Torah, sans pour autant être révélateur.
Ce qui se dissimule dans la Torah, ce sont les fondements accumulés depuis plus de trois millénaires de civilisation égyptienne, instituée sur une écriture qui possédait le pouvoir médiumnique des hiéroglyphes. Composés de lettres phonétiques, de pictogrammes et d’idéogrammes, ils véhiculaient la pensée provenant en grande partie du Livre des Morts des anciens égyptiens. »
in Le Pharaon juif de Roger SABBAH - JC Lattès.
© Dieu et le nombre Pi, Ed. Otniel Mène Kénane.
Il n’est lors pas surprenant que cet alphabet s’inscrive dans une voie initiatique avec la Kabbale. Personnellement, la première lettre que je croisais sur mon chemin fut la lettre SHIN, la dent. Effectivement, ce fut une voie de discernement (hors mensonge - sheqer), et de transformation (manducation intérieure).
Je ne peux que vous recommander le site du Calligraphe-écrivain Frank LALOU qui fait autorité en la matière par son oeuvre créatrice exceptionnelle, sa longue pratique, ses nombreuses publications, ses stages, et la TEHIMA avec Tina BOSI :
« SHIN
Shin, la dent. Pénultième lettre de l’alphabet. Shin est la machine à broyer. Ses mastications et ses manducations transforment la matière en pensée, en prière, en projet, pour mener à la dernière lettre Tav, celle de l’affirmation de l’exception humaine en mouvement : le signe. La lettre est le symbole de l’unification de la matière et de l’esprit. Elle est l’initiale d’un nom sacré de Dieu : Sheddaï. »
www. lalou.net / la symbolique des lettres.
Cela m’incita ensuite à travailler sur sa chaque lettre en la dessinant ou la peignant afin de m’imprégner dans la durée de perlaboration nécessaire. Le résultat fut une porte d’entrée générale et individuelle, que je pus l’utiliser comme support dans mon activité de conseil en chemin de vie.
Le principe de fonctionnement avec le consultant est le suivant :
- faire d’abord choisir un alphabet parmi une vingtaine de typographies différentes composées par l’artiste mentionné.
- ensuite faire tirer 3 lettres : la première indiquant l’enfance, la seconde correspondant à la pierre d’angle de l’existence, la dernière pour son devenir.
- mais préalablement à leur lecture, je demande un tirage de bibliomancie sur la Bible hébraïque de Samuel CAHEN. La référence est notée, non lue dans l’immédiat et mise de côté.
Ainsi l’oracle sur ces trois lettres devra être confirmé voire amplifié par le passage extrait de cette Bible. Ainsi, Dieu, le Sod du Pardès aura bien le dernier mot. Le résultat est plutôt stupéfiant de précisions, surtout avec la confirmation de la Torah, nous permettant le commentaire licite sur le principe, mais pas la mancie sur les évènements. Là encore, tout est une question de niveau et d’intention.
A noter que la transcription médiumnique se fait aussi en fonction de la typographie de l'aiphabet choisi. La même lettre tirée dans une autre forme ne délivrera pas la même information. Il y a bien un Code quelque part. La Kabbale indique d’ailleurs que chaque lettre contient 70 visages ou degrés d’interprétation.
Par la suite, d’autres lettres se manifestèrent sur ma route. De fait, quand vous les possédez, elles se déclarent à vous pour vous instruire, vous prévenir, etc. Rien d’exceptionnel en soi. Ce n’est là que la manifestation, le clignotement du Rémez (sens symbolique), la captation de votre degré d’âme. Néanmoins le résultat de cette pratique-là est unique. J’ai essayé aussi avec les Runes, qui sont tranchantes, mais le contenu, le résultat, ne sont pas les mêmes.
Je recommande de pratiquer la Kabbale des 22 Lettres en une discipline multiple, contrairement à une pratique de Tarot de plus en plus répandue, comme si leur énergie était une fin en soi. A ceci près que chacun son chemin. Comme il a déjà été dit, s’intéresser à la Kabbale est une chose, être kabbaliste, et non pas le devenir, c’est autre chose.
La Kabbale s’inscrit dans la Torah comme point de passage obligé. Si elle en est logiquement le but, cela passe par le Drach (sens allégorique, de fait à terme l’engagement, la techouvah). Sinon, on plafonnera, au pire on versera dans la magie, en risquant de s’y enfermer. Le choix réside dans la profondeur de son inconscient auquel on veut accéder pour le raffiner.
Mais de fait, on ne choisit pas toujours logiquement le tracé de sa quête. J’ai commencé ainsi, mais à un moment, j’ai dû faire le circuit complet, et tant mieux. Les 22 Lettres composent le Texte sacré, et tout ce qui s’y rapporte, la mission et la rédemption, etc. ne l’oublions pas…
Pour résumer, elles sont un fil d’Ariane, si c’est le moment et si on est en situation de vacuité. L’une après l’autre elles s’inscriront en nous, se mélangeront et nous donneront accès au contenu qui nous concerne. En final, un outil merveilleux de connaissance de soi, de la structure des êtres et des choses, etc. mais à condition de raison garder.

Cependant, Marie ELIA, fidèle à son lignage, a réussi à inscrire ses Rencontres avec la Splendeur (Ed. ALTESS) dans le paysage symbolique accessible à un public branché, et sensible à sa promesse new age : « le pouvoir guérisseur des lettres hébraïques. » Peut-être que la révélation de soi est déjà une forme de guérison ?
Qui ne connait pas son magnifique jeu des 22 Lettres avec les couleurs de la sphère spirituelle opérative du temps présent ? Et cela fonctionne. La tradition est renouvelée est transmise sur un mode universel. Bravo. C’est Kadoch et pas Cacher, on connait la musique…
A noter aussi :
- l’approche judéo-chrétienne d’Annick de SOUZENELLE, qui fut un temps l’élève d’Emmanuel LEVYNE, et auquel elle rend hommage : La Lettre, chemin de vie (Albin Michel) - « S’il est une nourriture sacrée, après l’Eucharistie des mystères chrétiens, c’est bien la manducation de l’alphabet hébreu. »
- l’exégèse biblique et kabbalistique indispensable avec Voie des Lettres, voie de sagesse de Roland BERMANN (Dervy),
- un exercice original de Jean-Pierre GUILIANI, L’alphabet du corps humain (Arkhana Vox), synthèse de la tradition.
Alors où résiderait le secret de cet alphabet, mis à part les hiéroglyphes ? Le lien avec l’énergie universelle de l’alphabet phénicien ? ou la zone corticale du langage ? Au minimum, la connexion avec les égégores de l’Egypte, de la Bible, du Judaïsme pour ceux qui sont sensibles à leur Continuum.
De fait, on ne peut nier le côté extraordinaire du sujet avec l’histoire d' Eliézer Ben Yéhoudah qui ressuscita la langue hébraïque. Son fils Itamar prononça ses premiers mots en hébreu en 1882, annonçant la renaissance de l’Etat d’Israël le siècle suivant.
Il ne faut pas oublier l’essentiel, les 22 lettres donnent accès à leur langue fabuleuse, à la Connaissance infinie.
Si vous y rajoutez le Code secret de la Bible, le mystère demeure substantiel et intact, et tant mieux.
Il m’accompagne dans ma vie et cela me correspond ; j’en suis heureux.
Le bonheur, petit ou grand, que voulez-vous de plus ?
© Eric LE NOUVEL
(Illustrations © Frank LALOU)
LIEN : LE SYMBOLISME DU CORPS HUMAIN EN RELATION AVEC LE SEPHER YETSIRAH © BERNARD (RODOM-ROUEN)
VIDEOS
- Victoria HANNA : vidéo officielle de la chanson de l'Aleph-Beith - Hoscha'ana
- Frank LALOU : La symbolique des lettres hébraïques: le Hé, le Vav et le Zayin
- La TEHIMA des Lettres hébraïques par Tina BOSI