ENTRETIEN AVEC FELDRIK RIVAT, AUTEUR DES KERNS DE L'OUBLI
POURQUOI LE RENOUVEAU CELTIQUE DANS L'ART, LA MUSIQUE ET LA LITTERATURE, etc. ?
Tiens, un auteur de Fantasy, cette confrérie pléthorique qui encombre les tables des salons de Féerie et autres par des piles de bouquins aux couvertures semblables,voire interchangeables…penserez-vous ?
Notre monde réel est bien plus fantastique que le leur…continuerez-vous. Mais, Stop, là, il s’agit d’autre chose.
Ce fringant chevalier des arts et des lettres - il est auteur et peintre de plusieurs de ses couvertures - porte naturellement la fine cotte de mailles avec ses 38 ans, et l’appareillage Steampunk en public. Sans négliger la compagnie féminine de qualité, bien entendu.
Si le prénom est l’âme de la personne, Feldrik est inconnu, unique et inclassable. Illustrateur naturaliste et archéologue de formation, son oeuvre est un gigantesque come-back dans l’ADN et la vibration de ses mémoires mythologiques. Sa marque de fabrique est lisible au premier jet.
Les Kerns de l’Oubli (trilogie) - Ed. L’homme sans Nom, J’ai Lu,
La 25° Heure - Ed. L’homme sans Nom,
Le Chrysanthème noir - Ed. L’homme sans Nom.
Sa sincérité et son utopie plaident pour son chemin de vie dont l’écriture et le pinceau composent le décor.
Nous l’avons choisi pour nous parler de la Celt’attitude, lame de fond qui défraie la chronique littéraire et artistique depuis la génération Alan STIVELL en France, et aussi en Europe (Bénélux, Allemagne, l’Est…). Le monde anglo-saxon en est leader et donne le tempo.
1- FELDRIK ET SES KERNS
D’abord un mot sur ta programmation, mon cher Feldrik, dans la règle du jeu de nos interviews. Les archétypes t’accompagnent, et ta mère est astrologue, il me semble.
La valeur numérologique de FELDRIK = 38 : 2 / 11, la dualité porteuse de révélation.
Chemin de vie 4 : travail, construction, limite, karma.
Cancer ascendant Balance, Eau / Air, riche de ses émotions et du mouvement artistique de l’univers.
Ange PAHALIAH / Rédemption / N°20.
14° Sentier Séphirotique : BINAH - GUEVOURAH : équilibrer l’inspiration de la Mère divine par la rigueur pour devenir fort, en libérant la Présence en exil en soi, et de l’Autre Côté.
Voie de Miséricorde avec une parole porteuse de la Loi et de la vérité.
Au service du sacré dans la hiérarchie de ses secrets.
Lame de Tarot : XVIII - LE CHARIOT.
Section de la Torah : Chela’h Lekha / Nombres - « Envoie toi-même. »
Cette Paracha enseigne que ceux qui doutent de leur mission divine tourneront dans le désert pendant 40 ans, et que ceux qui portent une foi inébranlable dans l’Impossible, à l’image de Josué, verront la Terre Promise et ses fruits.
Tu as échappé aux affres de l’archéologie préventive tous temps et tous terrains, pour celles plus ingrates de l’édition, un marché sous tension entre l’offre et la demande.
- FR :
Je me demande en effet depuis toujours par quel bout commencer l’existence ! Pour ne pas dire « quel but lui donner » ! Il est difficile de vivre simplement quand on se pose des
questions sur les origines ou la finalité de la vie, que ce soit à l’échelle individuelle ou à l’échelle d’une civilisation.
Gratter la terre en quête de mémoires anciennes me semblait une voie d’apprentissage trop longue et trop solitaire. L’écriture, bien qu’étant un chemin plus escarpé encore,
permet en quelque sorte de trouver une forme de transcendance. C’est le moyen que j’ai trouvé de dépasser ma condition initiale, et éventuellement de donner un sens à ma vie.
Tu attendras peut-être une génération, pour réussir différemment de tes attentes, mais tu en verras le bout. Mais, tu seras devenu un autre ; ou toi-même. Parole de Féeric.
- FR :
J’ai cette sensation depuis le premier jour de devoir sans cesse attendre. Je suis né pour piaffer d’impatience et apprendre à devenir sage. Quant à savoir si j’y parviendrai un jour,
c’est une autre histoire !
On écrit d’abord pour soi, pour sa connaissance et sa libération intérieures. C’est pour toi un parcours initiatique obligé, non ?
- FR :
C’est ce que l’on aime à se dire… Mais pas uniquement. Sinon, ces écrits resteraient cachés dans le fond d’un tiroir sans risque de se voir divulgués.
Il existe aussi ce souhait de servir à quelque chose, de transmettre des messages, de donner vie à des pensées, des univers, des situations, d’inspirer à l’autre de nouveaux rêves
à défaut d’avoir soi-même le rêve parfait à proposer…
C’est quoi l’essence des Kerns de l’Oubli ? Une mémoire qui ne doit pas disparaître ? On traverse le fleuve Léthé pour oublier. Là, pour se ressouvenir ?
- FR :
Je m’aperçois en effet que cette question de la mémoire est centrale dans mon travail. Voire obsessionnelle. Que reste-t-il d’un individu après sa mort ?
Que reste-t-il d’une civilisation, même après avoir soumis la moitié du monde connu, après sa plus totale déchéance et disparition ? Le véritable pouvoir est bien celui de contrôler
la mémoire, le passé, nos racines. Donc dans cette saga des Kerns, en effet, le personnage central doit franchir cette barrière invisible qui le mènera dans un passé si lointain qu’il
est effacé de la mémoire humaine. Cette barrière de la mémoire à l’échelle de l’humanité me fascine. Mais je ne suis pas le seul, sinon pourquoi parlerait-on d’Atlantide, par exemple ?
Dans les Kerns de l’Oubli, en effet, pour faire suite à la volonté d’un homme d’effacer volontairement toute trace d’une civilisation passée, un autre devra au contraire la faire vivre
de nouveau.
Erkan et Almenarc’h : une quête initiatique digne de notre cher Jodo et sa Montagne sacrée ?
- FR :
J’ai en effet beaucoup d’affinité avec le travail de Jodorowski, pour ne pas dire une forme d’osmose. Mais je reste un jeune chaton sans griffes ni crinière face à ce vieux lion riche
d’une incroyable carrière ! Je partage avec lui cette envie de mêler l’ésotérique à l’imaginaire, de mêler le sacré à la science-fiction.
Soit le parcours classique entre personnalité-individualité et esprit ? Où mène cette traversée de l’inconscient ?
- FR :
Je crois que c’est une quête sans but ni possibilité de retour. S’il existait des réponses à nos multiples questions, des milliers d’années d’évolution et des milliards d’individus pour
les vivre auraient eu raisons d’elles ! Je ne sais même plus ce que je cherche… J’ai parfois la tentation de vivre plus simplement, de redevenir l’animal humain qui sommeille en moi,
mais alors je suis rattrapé par ma conscience, celle qui me dit « tu manges, tu respires, tu es capables de conscience : alors ne te contente pas d’épuiser un peu plus cette planète
sans la nourrir en retour… » Alors je me remets en marche, sans véritable destination… à l’image de cette société humaine dans laquelle nous vivons !
Né en Savoie, où en es-tu de ton propre ADN ? Est-il celte ?
- FR :
Fichtre de question… Comment le savoir ? Parle-t-on d’ADN biologique ou d’une forme de mémoire qui n’est pas encore démontrée scientifiquement et en laquelle je crois tout
autant que l’autre, cette mémoire qui nous confierait aussi les mémoires résiduelles de nos ancêtres ? Si oui, en effet, je pense avoir en moi des brins d’ADN remontant aussi loin
que la mémoire humaine peut le permettre…
K, la lettre commune à Feldrik et aux Kerns, à Erkan…
Qu’est-ce qui se trame autour d’elle ?
La rédemption de quelle faute symbolique ?
Voyons la kabbale des lettres :
FELDRIK = FLDRK : Phé - Lamed - Daleth - Resch - Khaf : פ ל ר כ :
Soit l’expression originale pour initier le principe de la mutation.
KERNS = KRNS : Khaf - Resch - Noun - Samekh : כ ר נ ס : soit la force du principe fondé de la tradition.
ERKAN = RKN : Resch - Khaf - Noun : ר כ ו : soit le principe du combat de la tradition.
NB : Erkan est fils de Roch = Ben Rosch : fils du Roi-Gardien et du Principe.
Kern : est-ce le Cairn, la marque des pierres ? Pour un site funéraire, la célébration des morts ?
En hébreu, la pierre se dit ‘Eben. Soit un jeu de mot entre Ab - le père et Ben - le fils. Soit, un rapport de générations ? Es-tu le fils aîné ?
FR :
C’est un fait, j’aime cette lettre « K ». Elle termine en effet mon prénom, lui donnant toute sa force, son mordant. J’ignore pourquoi, mais je vois en cette lettre la capacité de
transcender toutes barrières. Toujours est-il que c’est bien par affinité avec elle que j’ai troqué un « C » canonique pour un « K » presque alchimique dans le mot « Kern »,
détournant à ma cause l’orthographe du mot « cairn ». Dans les Kerns de l’Oubli, les deux sens du mot cairn sont utilisés. Il est à la fois cet amas de pierres qui protège des
sépultures anciennes (comme ceux jalonnent cette lointaine époque que l’on appelle le « mégalithisme carnacéen », une culture très connue pour ses alignements de menhirs
à Carnac), et cet amas de pierres qui sert à baliser les sentiers ou avertir le voyageur de certains dangers (crevasses, à-pics) en haute montagne.
En combinant les deux sens ici,on devine comment ce héros maudit, coupable d’une faute antédiluvienne, devra suivre le chemin tracé à travers les vestiges du temps par ses
propres ancêtres (pour ne pas dire d’autres incarnations de lui-même). Un chemin de morts, comme fait d’autant d’échecs passés (ses propres échecs), pour retrouver l’origine
de cette faute (commise par lui), de ce péché originel, afin de tout réparer, de se libérer, et de libérer l’humanité.
Ces « kerns », ces balises d’un autre temps, sont les seuls vestiges capables de faire traverser au héros cette barrière de l’Oubli. Quant à sa faute, à ce héros, elle est à l’image
d’un Prométhée qui s’est risqué à vouloir apporter la Lumière aux hommes…
En fin de compte, Kairos - le Lieu, et Chronos - le Temps, se rejoignent dans l'étymologie des "Kerns de l'Oubli", comme marqueurs chronologiques pour prévenir l'effacement de la mémoire. Dans la tradition juive, chaque génération est en charge d'une mission, et de sa rédemption. Message reçu, Feldrik.
2. L’HISTOIRE CELTE ET GAULOISE
« Les Celtes sont un sac magique dans lequel on peut mettre (…) ce que l’on veut et d’où l’on peut sortir à peu près n’importe quoi. » (JRR TOLKIEN)
Le peuple français est d’origine celte, gauloise et romaine, raffinée par le Christianisme.
Rappelons-en les grandes lignes pour la lignée celto-gauloise, avec les deux grands foyers du Hallstatt (Autriche) et de la Tène (Lac de Neuchâtel - Suisse).
HALSTATT (-1300 / - 400 av. JC),
le premier Age de Fer, marqué par l’apparition de l’Epée, avec celle en bronze, et du Char.
4 périodes :
A -1200 / -1000 av. JC : Civilisation des Champs d’urnes et des Tumulus. Mines de sel.
B - 1000 / -800 : Epées de bronze et grandes épées de fer. Tombes à char. Début des fortifications.
C - 800 / - 650 : Apparition du statutaire.
D - 650 / - 475 : Règnes des Princes.
LA TENE (- 400 / - 100 av. JC)
le second Age du Fer, avec différentes périodes.
La grande expansion européenne d’Est en Ouest se fit entre -1000 av JC et l’An 0, marquant la Civilisation celte. Mais sans identité fédératrice, avec 100 - 150 peuples dépourvus d’unité politique, pratiquant des langues variées, issues d’une même parenté indo-européenne.
Sociétés théocratiques et matriarcales reposant sur les agriculteurs et les guerriers.
Noyaux de 3 grands Foyers (-500 av JC) :
Champagne-Ardenne, Rhénanie (incluant La Tène), Autriche-Bohême (Halstatt).
Territoires et périphéries : Allemagne - Autriche - Suisse - Roumanie - Ouest de la Turquie - Gaule - Iles Britanniques - Espagne, Nord de l’Italie.
LES GAULOIS
Ils sont directement rattachés à l’histoire de la Tène, comme étant les derniers Celtes de la Gaule (Gallia / Keltia).
- MYTHES ET REALITES
Les mythes anciens ou modernes (Légende Arthurienne, Astérix…) sont plus basés sur un fonds littéraire fictionnel que sur l’histoire.
Le Celtisme est avant tout le fruit d’une projection, au pire d’une construction moderne. L’image réelle du Celte est en cours de réévaluations, notamment par le Pr. John T KOCH : on ne raisonne plus en termes de centres et de périphéries, mais de processus interculturel multipolaire.
La Celtization serait venue à l’origine, avant les périodes du Hallstatt et de la Tène, de l’ouest avant celle de l’est.
A la suite du réchauffement climatique (-10000 av JC) marquant la fin de l’époque glaciaire, la culture atlantico-celtique serait issue de la zone comprenant les Iles britanniques, les côtes de la Manche et de l’Atlantique.
Par la suite, le mouvement des populations d’ouest en est aurait permis le développement économique du monde celte traditionnel.
« Une riche culture d’artisans et de commerçants plus qu’une civilisation guerrière. »
(cf. Frédéric MORVAN).
NB : la disparition de l’Atlantide, un autre mythe de l’humanité, date d’une époque similaire (-11000 ans). Nous en reparlerons dans le cadre du néo-celtisme.
« Les Bretons ne sont pas Celtes. Ceux-ci ne sont jamais venus en Bretagne… »
(Yannick LECERF)
Patatrac, un autre mythe qui s’effondre ou outrance interprétative ? Ce serait une histoire politique encouragée par Napoléon Bonaparte.
Les Celtes auraient quitté l’Europe Centrale sur 2 axes :
d’une part, la Belgique - Normandie - puis la Grande-Bretagne, l’Ecosse, l’Irlande,
d’autre part, le Centre de la France - l’Espagne.
Il ne seraient donc pas installés en Bretagne, peut-être tout juste traversée, car ses habitants avaient « une forte identité développée au néolithique. »
NB : tant qu’on y est, ils avaient déjà des chapeaux ronds…Stupéfiant, on pourrait en déduire que ces peuples ne se ressemblaient alors pas du tout.
Mais, bien sûr, il y eut des migrants en petite Bretagne descendant des Celtes de Grande-Bretagne 1000 ans plus tôt.
La Bretagne serait donc plus celtique que celte. CQFD.
Parler breton est une chose, le celtisme en est une autre ; il reste superficiel, ou n’est pas vraiment ce que l’on croit. Tel Brocéliande situé dans la Forêt de Paimpont est une création du 19° siècle ; et l’enracinement dans la Matière de Bretagne est loin d’être profond et populaire, contrairement aux folklores d’autres régions françaises.
Rappelons quand même que l’Armorique a connu l’empreinte décisive de la Tène, qu’elle était peu romanisée à la chute de Rome, qu’elle est devenue Bretagne au V° siècle quand les Bretons insulaires (de Britannia) sont devenus des Bretons continentaux.
FR : (…)
3. L’ADN CELTE, AUTOROUTE CACHEE DE L’INFORMATION
Ceci étant, venons-en au vif du sujet.
Même si les scientifiques réfutent encore la notion de mémoire génétique directe au-delà de quelques générations, force est de constater que l’identité celte ou assimilée perdure, et même se renouvelle.
Ni par l’Esprit-Saint, ni par Toutatis, mais par le jeu de notre racine cachée dans l’inconscient collectif. L’immortalité de l’âme, et non pas la réincarnation, est une croyance typiquement celte.
Je prends mon cas personnel. En étudiant l’ADN de ma propre famille, j’ai découvert que :
mon père breton des Côtes-d’Armor, était de fait de souche slave en Europe Centrale au Moyen-Age et dans l’Antiquité. - ma mère charentaise (maritime), était de souche celte en Europe Centrale au Moyen-Age et dans l’Antiquité. C’est aussi cela l’amour.
Et comme je suis le cadet, et porteur de la lignée maternelle, donc intéressé par la quête de l’origine.
Et toi, mon cher Feldrik, tu es né en Savoie à Thonon-les-Bains (74), soit pas loin de la Tène - Neuchâtel (CH) ? Les Kerns sont-ils les porte-paroles de tes ancêtres ?
- FR :....
Mon héros Féeric, les Lieux magiques a été créé graphiquement par Tudor BANUS, grand artiste roumain. Les seules régions françaises qui réagissent au concept sont à l’est, et au-delà, l’Allemagne, etc. C’est significatif. Les lois du Marketing et de l’ADN vont m’obliger à traverser le monde celte toujours vivant. Une bonne leçon…
L’ADN celte s’avère être une fréquence lisible. Même si encore pour beaucoup, elle se vit à travers le truchement du symbole et de la fantasmagorie. La musique, les chansons, les danses, les marchés et fêtes médiévales, la revue KELTIA, etc. participent au mouvement.
La Bourgogne reste le fer de lance gaulois avec Bibracte, dont la mystérieuse forêt n’a rien à envier à celle de Brocéliande, etc. Le documentaire animé Le dernier Gaulois confirme l’attrait du public pour la redécouverte historique hors de la caricature.
Est-ce la conséquence de l’affaissement de la culture catholique ? A l’image des mégalithes de Monteneuf (56) mis à bas pendant des siècles par l’Eglise catholique, et ensuite redressés ? Ou comme ces menhirs sacralisés par la Croix ? Ou en réaction à la modernité ?
La Bretagne du Centre, d’où est originaire ma branche paternelle, garde une ambiance bretonne-celtique prégnante et particulière. De fait, comme tu me l’avais expliqué, son héritage culturel doit beaucoup à l’Eglise catholique qui l’a conservé, quitte à le transformer.
Tout cela pour dire qu’il n’y a pas eu que des destructions-éradications des cultes anciens. Le roman Les brumes d’Avalon de Marion Zimmer BRADLEY nous le rappelle, avec la transmission de la Grande Déesse entre Morgane et sainte Brigitte.
Il était donc logique que le néo-celtisme apparaisse un jour.
Par contre, le néo-paganisme laisse songeur. Est-ce que tous les amateurs ont admis que les Romains ont été le meilleur vecteur de l’expansion du christianisme, nouveau ferment de l’unité humaine supérieure au tribalisme ? Et que nos chers Celtes se livraient aussi aux sacrifices humains à une époque. Le rêve a ses limites.
Idem pour le druidisme. Il symbolise toujours l’axe du pouvoir sacerdotal et royal, mais plus rien d’opératif aujourd’hui. Sinon, le rêve et le folklore ?
Mais pourquoi ne pas aborder le sujet aussi sous l’angle psychologique ? Quitte à se réinventer ici et maintenant.
Re : la théorie du Zodiaque précessionnel.
Paul LE COUR y avait annoncé la renaissance de l’Atlantide, qui aurait sombré vers -11000 av JC, plus on s’approcherait de l’Ere du Verseau vers 2160 ap. JC.
Nous avons déjà abordé l’origine atlantico-celtique. Vois-tu un lien atlante avec la résurgence en cours, de près ou de loin ?
FR : (…)
Re : La Kabbale de Bretagne.
Selon Emmanuel LEVYNE,
« BREIZH, et le principe BERESHIT, SHIN - la forme de la Bretagne, la Pointe du RAZ, ROSCOFF, etc., indiquent que la Bretagne est liée à la Kabbale du Commencement et du Principe, et de son prolongement, le combat pour la création. (…)
BERESHIT se lit aussi BRIT ESCH, L’Alliance de Feu. Ainsi les Bretons sont les hommes de l’Alliance, aux avant-postes de l’union avec Dieu. Les habitants sont fiers de leur leadership intérieur. Ils résistent, et se libèrent. Ce sont des hommes libres (…), etc. »
(Bannière des 6 Nations celtes)
BREIZH = BR-Z : BARA - Zayin : בר ז : le combat de la création.
BZH = B-Z-H : Beith - Zayin - Hé: ב ז ה : le combat de la création spirituelle.
A l’origine, l’Armorique gauloise = ARMORICA, le pays faisant face à la mer.
Kabbale du nom : R-M-R-K : Resch - Mem - Resch - Khaf : ר מ ר כ : le principe d’engendrer et de muter, en alternance.
BRITANNIA, le pays des Bretons = BRIT (l’alliance) - N-N : Noun - Noun : נ נ (entre 2 traditions, insulaire et continentale) !
FR : (…)
4. LE RENOUVEAU CELTIQUE DANS L’ART, LA MUSIQUE ET LA LITTERATURE, etc.
Six peuples font alliance pour le renouveau celtique en majorité grâce à la musique qui permet de retrouver le principe de création, en renouant la trame du temps, et de manifester un haut degré d’âme collective. Le Festival Interceltique de Lorient est leur temps fort.
Le Triskell se relie à la Merkabah, au Char Céleste, à la Force de Vie, et à l’Eternel Retour.
Certains accords des Bagads (Lann Bihoué), du grand Alan STIVELL, etc. ne témoignent-ils pas ce cette Vibration sublime, universelle et éternelle ?
Et le renouveau celtique touche l’Europe et le monde anglo-saxon, et où se trouvent les descendants.
Tout le monde connait le répertoire de la chanteuse irlandaise ENYA, la canadienne Loreena McKENNITT. Chez nous, les bretonnes Nolwenn LEROY et Cécile CORBEL, et bien d'autres, assurent la relève des générations.
« En définitive, et comme l’explique très justement Barry Cunliffe dans l’ouvrage Les Celtes, « la seule définition du terme “Celte” est donc peut-être, aujourd’hui comme autrefois, qu’est “celte” celui ou celle qui revendique cette identité ». La Celt'attitude !
Que dit la kabbale du mot CELTE ? Cf. Keltoï, Keltia : K-L-T :
Khaf - Lamed - Teth : כ ל ט : la force de s’élever et se dépasser dans la roue de l’énergie,
ou Khaf - Lamed - Tav : כ ל ת : la force de s’élever et se dépasser dans la mort-résurrection.
Ainsi, le Celte se redéfinit par rapport à son passé, et se réinvente en se projetant à partir de sa base, son ADN. Ce n’est plus tant la forme qui compte que l’authenticité de sa vibration. On ne peut donc pas s’enfermer dans un folklore figé. L’espace-temps décidera.
Le Sujet devient Objet, et un jour le premier brise le second pour le redéfinir.
On peut rester breton, et surtout le devenir, même si on ne parle plus la langue. Se reconnaître dans le principe d’être demeure la réalité qui compte.
Et si vous ne sentez pas bretonnant, et chauvin, pas de souci, vous êtes sur le bon chemin.
La communauté celte et celtique reste vaste en Europe pour faire la route de son propre Code le moment venu.
Re : EDITORIAL N°6 - LES AVATARS DE L’ART FANTASTIQUE CONTEMPORAIN (pour élargir le débat).
Que peux-tu nous dire pour l’art et la littérature dans ta vision et ton expérience ?
FR : (…)
5. LA FEERIE
- Quel regard portes-tu sur la Féerie à la française et francophone ?
Re : L’Arbre de Féerie
Tout d'abord, nous t'y inscrivons dans la Séphira Yésod, au titre des Kerns de l'Oubli, de la rédemption de la mémoire des ancêtres.
Nous parlons bien de ce courant-là distinct de la fantasy tous azimuts. Vive la créativité et l’expression. Rappelons que dans une librairie Jeunesse d'aujourd'hui, Féerie est reconnue, mais ne pèse qu'un rayon.
Quand on visite le Salon du Livre et de la Presse jeunesse (SLPJ), on est ébahi par l'énergie de l'évènement, la quantité et la qualité des titres, où sans voie initiatique véritable pour les lecteurs, point de salut. Un phénomène remarquable typiquement français.
N'y a-t-il pas besoin d'un renouvellement du contenu féerique ? Ou plutôt de la création d’un nouveau contenu, car si on enlève Pierre DUBOIS, Brocéliande et le Centre de l’Imaginaire Arthurian à Comper, BRUCERO, les satellites du Seigneur des Anneaux et d’Harry POTTER, ATREBATIA au Beffroi d'Arras, qu’est-ce qu’il reste ?
A force d’agréger sans hiérarchie, est-ce que tout cela ne risque pas de se désagréger, ou stagner ?
Exister, c’est déjà un témoignage exemplaire pour cette époque. Pourtant, notre voie est unique, et semble tracée…
FR : (…)
6. PARENTHESE : SANS OUBLIER LE SACRE GRAAL !
Autre clé, le Graal. L'Universitaire Yona DUREAU nous en donne une clé majeure d'interprétation, liée à la Royauté sur Terre et au Ciel.
« La légende du Graal se fonde sur une problématique très significative pour un hébraïsant. Le roi a péché, et son péché a déséquilibré le monde d'en bas en déséquilibrant le monde d'en haut, puisqu'il représente l'ordre supérieur par sa propre hiérarchie sur terre.
Pour réparer cet ordre perdu, et devant le trône vide où le roi ne siège plus, ce trône qui est aussi appelé le siège interdit, il faut retrouver le Graal, le Kos, qui permettra la réinstauration du Kis, du siège de la royauté divine sur le monde, et rétablira ainsi l'équilibre cosmique.
En termes juifs, la royauté divine, la Shekhina (Présence divine) a quitté le monde qui en est déséquilibré, et il faut réparer le monde par des actes de prières, par le Kos, pour rétablir le Kis. »
Pas mal non plus ce Sacré Graal-là en version originale ?
Le nouveau film de Guy RITCHIE, Le Roi Arthur : la Légende d’Excalibur, annoncé pour mai 2017, nous ramène aux délices de ce mythe récurrent parce que fondateur.
FR : (…)
7 - L’ENJEU CACHE DE FEERIE : LE RETOUR DU ROI ?
Albert MOXHET atteste qu'Ardenne et Bretagne sont des « soeurs lointaines. »
Les observateurs avisés ont compris qu'en Ardenne la Quête du Graal cohabite avec la Walpurgis Nacht, comme la messe avec le sabbat, etc. Mais l'histoire des 4 Frères AYMON, avec Charlemagne et l'Epée Flamberge, Maugis et Oriande, etc. - inscrite dans l'histoire et les paysages, principalement de la France et de la Belgique, mettent l'enjeu symbolique beaucoup plus haut qu'on ne le croit.
Dans notre concept Féeric, les Lieux magiques, Viviane, la mère de Féeric en Brocéliande annonce la dislocation lointaine de l'Europe actuelle, car les lois financières du marché ne peuvent anéantir les anciennes cultures. Il ne resterait à terme que l'ancienne Europe de Charlemagne, à savoir la fondation franco-allemande, le Bénélux, et le Nord de l'Italie, etc.
Elle rajoute pêle-mêle que le Roi (celto-hébraïque) reviendra en Europe, à partir de la Bretagne, tel l'archétype de Charlemagne, issu de la 13° Tribu invisible. Il retrouvera l'énergie de l'Epée cachée dans le Vercors, ainsi que le Bouclier dissimulé en Ardenne. Car Dagobert II, Roi mérovingien fut assassiné au 7° siècle en forêt de Woëvre, près de Stenay (08), et son corps enseveli dans la Basilique Saint-Rémi...
Quand nous parlons de l'Epée à venir, Excalibur et Flamberge renverraient à Ashkalon, l'énergie fugéenne de l'Epée archangélique, celle de SarMikhaël (Saint Michel), la puissance protectrice commune des Royaumes de France et d'Israël.
Tout ceci nous relie à une ancienne tradition ésotérique prophétisant le Retour du Grand Monarque, de la contre-initiation, de la lutte contre l'AntéChrist, les conflits majeurs de Gog et de Magog, dans une perspective eschatologique, jusqu'au retour du vrai Roi, qui restaurera l’ordre, comme évoqué précédemment. Sans oublier la figure eschatologique du Christ-Roi.
La croyance judéo-chrétienne s'inscrit dans une perspective messianique porteuse d'une restauration cyclique de l'ordre moral. A la fin des temps, « l'Eternel sera Roi sur toute la Terre ; en ce jour, l'Eternel sera Un et Unique sera son Nom. » (Zacharie 14, 9)
Notre thèse est que si le mythe arthurien perdure, c'est qu'en fait que la figure du Roi Arthur dissimule celle du Roi Charlemagne, et de la suite à venir.
La théorie du Zodiaque précessionnel nous annoncerait tout cela pour l’Ere du Verseau. Tout ceci aurait alors une forte raison d’être.
FR : (…)
8 - LA PLACE DE FEERIE
Dans l'Arbre de Vie, ses créatures fantastiques (Elémentaux, fées, lutins, etc) évoluent dans sa partie « inférieure », de Malkhouth à Tiphéreth, en passant par Yésod-Netzah-Hod : soit les forces de l'inconscient.
Aujourd'hui, cette forme d'expression se développe bien davantage sur la forme, l'image, dont les lettres composent aussi le mot magie, quitte à s'y emprisonner dans une forme de bégaiement virtuel et complaisant, manifestant là un certain degré d'involution-évolution.
Seuls les grands auteurs comme JRR TOLKIEN, ou JK ROWLING, arrivent à équilibrer le fond, ou son intention puissante, par la forme, le style, et la consécration au cinéma.
J'ai une théorie sur la Féerie, hormis l'approche jungienne, genre mineur qui porte dans son propre langage des thèmes majeurs, mais témoigne aussi de notre traçabilité ontologique au fil des époques.
Dans notre secteur, je ne vois que toi avec ton background qui pourrait répondre à cette interrogation.
Je m'explique : les fondements de notre humanité « récente » datent de l'avant- dernier Déluge, soit peut-être environ 10000-13000 ans, lorsque, selon la Bible, les Sept Lois noahides s'imposèrent, reflétant la nouvelle alliance conclue entre Dieu et Noé sous le signe de l'Arc-en-Ciel.
Auparavant, le grand chambardement était dû au chaos des forces du Grand Mélange, issu des engendrements entre les Anges et les filles de la Terre (cf. Genèse) ; et aussi ceux entre les animaux et les humains.
Dans l'Arche de Noé entrèrent les animaux purs, sept couples, et ceux dits impurs (*).
Déjà, 7 + 2 = 9, l'humanité. Jean BOTTERO ne disait-il pas que le Livre de la Genèse (BERESHIT) est de fait un volume pré-Yahviste de la Torah ? Donc à vocation universelle (**)
Qui pourra dire dans cette histoire digne de GILGAMESH, et remontant à plusieurs milliers d'années, et relatée bibliquement bien après, si ces drôles de créatures étaient réellement casher ?
« On nous cacherait quelque chose » à grand renfort de symboles...
Ce Déluge recouvra ces mutations comme autant de refoulement dans notre inconscient collectif.
Le dernier en date, daterait de -1500 av JC (explosion du volcan de Santorin), inspirant peut-être les Hébreux dans leur récit de la traversée de la mer des Joncs vers Canaan.
La Féerie, peuplée de créatures mi-angéliques, mi-animales, mi-humaines, avec la rémanence de pouvoirs surnaturels, nous ramènerait à cette lointaine origine.
Le fond celte de JRR TOLKIEN en témoigne, dans ses racines indo-européennes, elles-mêmes reflets d'une époque beaucoup plus ancienne, au début d'Homo Sapiens, ou d'Homo Néanderthalensi, ou à leur croisement, lui tabou et impur a posteriori…(soit environ 2 % de l'ADN des populations européennes et asiatiques).
Elle borderait le premier âge de notre ontologie (pré)noahide, qui s'épanouira ensuite par les Tables de la Loi, la Torah, la Loi du Père. Puis le Nouveau Testament, et la civilisation judéo-chrétienne occidentale aujourd'hui à son apogée, et en cours de mutation radicale. Vers le retour progressif à la Loi de la Mère.
Mais, disons-le, au 3° Millénaire, les signes de la grande mutation apparaissent, et pour nous, Harry POTTER en est le signe parmi d'autres, et son succès nullement anodin. Qu'est-il en jeu dans l'Ecole des Sorciers de Poudlard ?
Rien de moins que l'annonce d'un nouveau monde, dans les relents d'un univers magique nostalgique, toujours présent dans les esprits, qui ne fonctionnera que grâce aux pouvoirs répandus dans toutes les sphères de la société par l’intelligence artificielle.
La science et la la technologie numérique au service d'un homme « créé à l'image de Dieu » accélèrent l'accouchement d'une humanité néo-luciférienne, qui va progressivement modifier son âme, et non pas la supprimer, pour survivre aux nouveaux défis. Homo Sapiens pourra continuer à le faire.
Si l'on apprécie l'importance proportionnelle des mondes de la finance et de l'image dans nos vies, on imagine ce qui nous attend. Il y a 1000 ans déjà, la prophétie de Jean de Jérusalem annonçait l'émergence d'un monde virtuel plus réel que la réalité elle-même pour notre époque.
En Silicon Valley, les démiurges du Big Data élaborent une super-machine capable un jour de créer toutes les autres machines...Dans une génération, les robots commenceront à s'installer, et à remplacer une partie de notre mémoire et de notre inconscient.
C'est le retour en force de Babel et du Livre d'Hénoch. Il y a des lumières qui aveuglent encore.
Quant à ladite science-fiction, c'est son apothéose à l’envers, puisque la réalité la dépasse de plus en plus !
En grossissant outrageusement, je dirais que Féerie représente elliptiquement l'alpha et l'oméga de notre Culture et de notre passage, à condition de rester simplement féerique...
En un mot, suivez le guide…
FR : (…)
Merci de ton témoignage.
Que les Ancêtres, les Kerns, continuent de t’accompagner dans ta quête.
(*) in NOAH 7, 2.
(**) Cf. La Bible et ses fantômes, Didier DUMAS - DDB.
(sources photos : Wikipédia sauf Feldrik RIVAT.)
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Propos recueillis par Eric LE NOUVEL en 2017