ALESIA OU LE PUZZLE CELTO-ROMAIN : D’ALISE-SAINTE-REINE (21) A CHAUX-DES-CROTENAY (39)

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Pour commencer ce voyage riche en rebondissements historiques et archéologiques, nous nous devions de commencer par le splendide trésor de la Dame de Vix en Bourgogne au musée de Châtillon-sur-Seine (21).

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VIX (21)

Découvert au pied du Mont Lassois en 1953 (à 7 km au nord-ouest de Châtillon-sur-Seine), ce témoignage précieux et émouvant de tombe princière celte à la période finale du Hallstatt (-500 av JC) nous ramène aux autres trouvées en Allemagne (Hochdorf près de Stuttgart), Suisse, etc.

 

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Le vase (cratère de bronze) (1), couronné d’une jeune fille (déesse ou reine ?), offre une facture grecque exceptionnelle, aux motifs de frise de guerriers entre ses anses aux bustes de gorgone. La mise en scène s’inscrit dans un banquet funéraire avec le char à 4 roues portant la dépouille royale. Le trésor s’agrémente de sa torque en or (près de 500 grs).

 

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Sans oublier, l’autre pièce exceptionnelle, le bassin sur trépied surmonté de griffons, issu d’une tombe voisine similaire à Saint-Colombe-sur-Seine.

Le nombre de Vix est 1/19, l’affirmation de soi dans la renaissance, confirmé à point nommé !
Sa guématrie 19 indique sans conteste Goï, la nation - ici, celtique.

 

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Le Mont Lassois n’est pas en reste en 4 / 22 pour confirmer son rôle spirituel. 
En guématrie 22 : Zivoug, la conjonction des Sephiroth supérieures.
A méditer sur place. (2)

Ensuite, direction plein sud, à 50 km, Alise-Sainte-Reine (21), Alésia…

 

 NB : Une nouvelle fouille pour la tombe de la Dame de Vix (Inrap 2020).

(1) 1,64 m de hauteur, sur 1,27 m de large, de 208 kg, avec 1100 litres de contenance.
(2) dans la lignée de nos visites aux mégalithes de Pleslin-Trigavou (22), à la pierre des Bignes d’Habloville (61), au circuit des mégalithes à Oradour-sur-Glane (86), etc. sur notre site.

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ALESIA / ALISE - SAINTE - REINE (21)

D’emblée, un détail révélateur à la porte du MuséoParc : Alésia, centre d’interprétation…


Et pour cause, au fil du temps la polémique varie sur la véracité de la thèse officielle mise en place par Napoléon III, par passion et pour des motifs politiques, au 19° siècle.

Pour résumer, la description topographique de César dans son chapitre 7 de La Guerre des Gaules ne colle pas « vraiment » avec celle du terrain. Et le maigre matériel gallo-romain trouvé sur place ne mobilise pas pas toute l’adhésion, hormis celle des autorités successives.

 

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Voici notre constatation :

ALESIA = 20 : 2. Il y a bien 2 lieux qui revendiquent son identité, la Cité des Mandubiens où 400000 soldats se sont affrontés en - 52 av JC.

ALISE-SAINTE-REINE = 75 : 3 /12 : l’expression et la transmission d’un certain passé. 
Et la guématrie de 75 indique : Dougmah haya : un exemple vrai. Soit le mythe fondateur national. Dont acte.

 

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Maintenant, Alise-Sainte-Reine + Alésia : 75 + 20 = 95 :

Hod Yessod : les Sephiroth Gloire et Fondement, le propre de l’Alésia officielle.

L’histoire se confirme donc ainsi dans sa manifestation « récente », mais sans l’explicitation de la bataille.

Le site géographique fait belle figure d’une image d’Epinal consensuelle.

 

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L’exposition du MuséoParc ne consacre pas assez de place à la bataille, et contient un remplissage pédagogique gallo-romain, certes méritant, mais qui ne fait pas le plein de notre curiosité, ni celle des foules, Dans tout ceci quelque chose sonne creux, mais quoi ?

Mais, la statue-symbole de Vercingétorix vaut bien le détour.

Le plus grand succès de tous les temps de l'édition française reste Astérix le Gaulois, avec 350 M d’albums vendus dans le monde.

 

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Il restera toujours la solution de faire de ce machin en perte de vitesse un énième parc à thème, gallo-romain de préférence.

Avis aux amateurs : à notre époque, mieux vaut s’amuser que se prendre la tête.

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CHAUX-DES-CROTENAY (39)

En 1962, André BERTHIER (1928-2000), archéologue en poste à Constantine en Algérie, défricheur de la cité berbère de Tiddis, établit un portrait-robot (basé sur un triangle) du site d’Alésia à partir du texte de César, et le localise avec les cartes d’état-major de l’époque, à Syam-Chaux-des-Crotenay dans le Jura (39).

Voici sa démonstration reprise par l’association méritante et motivée ArchéoJuraSites :

 

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 © ArchéoJuraSites

Notre constatation :

Le nombre de CHAUX-DES-CROTENAY est 69 : 6 / 15 : une tribu organisée en devoir, responsabilité, service et harmonie, au temps des Gaulois comme aujourd’hui.

Mais la guématrie hébraïque de 69 confirme que ce lieu est :
- cultuel : cf. Yihyéh YHWH éhad (YHWH sera l’unique). Quoique site païen, la finalité religieuse est la même.

- un champ funéraire : cf. Golal : pierre ronde fermant une tombe.

NB : au Sud-Est des Mottes ont été retrouvés 93 tertres.

 

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     - sacrificiel : cf. Tabahim, immolateurs.

NB : près le la voie sacrée redécouverte, le site des Abattois avec ses 8 enclos, tumuli sacrificiels en forme de U orientés à l’est.

Pas mal, mais Chaux-des-Crotenay + Alésia : 6 + 89 = 89 : Mehdouméh, imaginaire.

 

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NB : en témoignerait le mythe (récent ?) de la déesse Alésia, la pierre relevée au Chemin des ânes.

Sans parler encore de la finalité possible de l’ensemble. (*)

Le relief escarpé des paysages suscite l’engouement : Vercingétorix, fin stratège en réalité, aurait attiré toute l’armée romaine dans un piège naturel et tactique où la victoire était possible. Sans oublier la force magique supposée de ce centre religieux pouvant être favorable à la cause gauloise dans sa bataille finale.

Mais le génie militaire de César et son organisation, scellant le destin (**), ont fait pencher la balance en sa faveur.

Saluons le travail remarquable d’André BERTHIER et de ses disciples : en visitant les lieux supposés de cette bataille magistrale, nous la revivons pour de bon. Pour de vrai...à confirmer.

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Oppidum (pouvant avoir été) occupé par les troupes de Vercingétorix, et en bas à droite, le talus renforcé derrière l'arbre ayant peut-être servi d'emplacement aux catapultes romaines.
(lieudit Chaibatalet)

CONCLUSIONS 


Tant que des fouilles décisives ne seront pas entreprises pour prouver l’appartenance à la civilisation des Oppida comme à Bibracte (5000-10000 ha), le débat sera vain. 
80000 habitants mandubiens auraient dû laisser des traces conséquentes, même si en partie détruites par les Romains.

le sens caché de toute cette polémique : 
Alise-Sainte-Reine + Chaux-des-Crotenay = 75 + 69 = 144 : Youhassin, généalogie. 
Pourtant ce ne sont pas les mêmes tribu gauloises. 
Peut-être ici la trace de la controverse, chaque site revendiquant sa filiation. 

NB : la brillante démonstration de l’abbé Guy VILLETTE (1917-1991) : 
Deux Alésia et un érudit (ArchéoJuraSites Editeur) : " à Chaux-des-Crotenay la vraie Alésia, celle du Bellum Gallicum et des auteurs antiques, et d’autre part à Alise-Sainte-Reine, une Alisiia commémorative qui se développera comme cité gallo-romaine, celle des « bronziers » mentionnés par Pline." (voir le développement en Post-Scriptum).

les nombres de l’une et de l’autre : 3 / 12 + 6 / 15 = 9, l’humanité, l’universel : la synthèse de ce puzzle celto-romain.

Vercingétorix, né en - 80 av JC, et mort en - 46 av JC.
Jules César, né en - 100 av JC, et mort en - 44 av JC.


Ces 2 protagonistes décédés à 2 ans d’écart (le nombre d’Alésia), marquent la fin d’un monde (**), avant qu’un autre arrive, dans l’accomplissement de la prophétie de Virgile (4° Eglogue en - 40), en la naissance de Jésus-Christ ; et de l’ère des Poissons pour 2000 ans.

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le profil d’André BERTHIER alimente le débat. 

Il est désormais notoire depuis la psychanalyse que chacun raconte sa propre histoire dans ses faits et gestes. Alors, que peut-on lire en filigrane du thème de ce personnage ?

Chemin de vie 2, la dualité (comme Alésia), les amitiés et les ruptures.

Programme de l’Ange MUMIAH - 72 : renaître à la fin du Zodiaque, d’une lignée familiale ou spirituelle !

Né le 18/3/1907, sa Paracha : TSAV (Lévitique) - « Ordonne » (3), son sens aigu du service permanent rendu au Sacré, telle une prêtrise donnant force de conviction.

Décédé le 12/12/2000, entre les Parachot VAYETSE et VAYICHLA’H (Genèse) :
d’une part l’Echelle de Jacob, d’autre part le combat de Jacob et l’Ange pour devenir Israël :
soit le combat d’une vie au service d’une vérité, de sa vérité.

 

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il n’est pas anodin de constater que l'explorateur de la cité berbère de Tiddis (1940-1973) soit aussi celui d’une cité celtique, tant les deux civilisations ont des points communs : l’art de la guerre, l’opportunisme politique, la division, l’incapacité à devenir universel sans la défaite face à un pouvoir et une religion supérieurs, l’assimilation, et la résilience culturelle. 

Rappelons aussi que la Reine Kahina dans les Aurès face aux armées abbassides, et Vercingétorix face aux armées romaines, ont tous deux pratiqué la politique de la « terre brûlée. »

les pensées berbère et celtique étant profondément « magiques », toute cette affaire nous renvoie au fameux PARDES, le Jardin de la Connaissance et ses 4 niveaux d’interprétation : le sens littéral (Pschat), symbolique (Rémez), allégorique (Drasch) et mystique (Sod), que nous retrouvons ici.

 

clavier amazigh

 

A mon sens, quelque chose clignote (Rémez) dans son « triangle » du portrait-robot d’Alésia : la lettre berbère elle-même en triangle, D la Force. Ou comme la lettre hébraïque Dalet ד, la porte, en correspondance avec celle en triangle du paléo-hébreu, du phénicien, et du grec. De fait, la porte du Temple.


Si Chaux-des-Crotenay ne serait pas non plus le véritable Alésia, tant le risque projectif demeure actif, il nous restera alors à valider la seule magie archétypale du Sacré (*), du temple, animant son Grand-Prêtre André BERTHIER, et sa communauté, unie et agissante en 6 / 15 pour la reconnaissance méritée de leur patrimoine.

Mesdames et Messieurs les archéologues et historiens, pour ou contre, souriez-si vous voulez, mais la Kabbale reste actuellement le système occidental philosophique et opératif le plus proche de celui des Celtes, avec leur conception des 3 mondes. Et ce dans la lignée de la Tétrakys de Pythagore. 


En général, on comprend mieux les êtres et les choses de l’intérieur. A ce niveau, nous aboutissons à la psychologie des profondeurs, et à l’inconscient, qui, dévoilé depuis Platon et Jung, réaffirmé par Jodorowsky, quoiqu’on en dise, mène souverainement nos vies.

 

 

A vous maintenant de trouver la preuve à l’extérieur une bonne fois pour toutes.
Car une rumeur circule qu’il n’y aurait pas grand-chose à trouver.
Tôt ou tard, les fouilles se feront avec tous les moyens technologiques utiles, après le Lidar, etc.
Découvrez enfin la réalité exacte de cette ville. Merci et bonne chance à vous pour trouver la « vérité » d’Alésia.

Pour l'heure, son mystère demeure, et tant mieux.
L’enseignement de toute ces rebondissements prouve qu’en cherchant un lieu, on trouve souvent son âme, individuelle et collective. (4)
La suite, vous la connaissez, le but de la quête compte moins que la quête elle-même, etc.

 

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Cascade de la Billaude - Gorge de la Lemme

En attendant, Chaux-des-Crotenay et les magnifiques paysages proches du Jura, ses lacs et ses cascades, ses vins et fromages, se dégustent avec plaisir et bonheur.

Et on est celte ou on ne l’est pas ! à l’ouest comme à l’est, par Toutatis !

 

© Eric LE NOUVEL

 

(3) L’impétueux Pr. Didier RAOULT, propulsé dans les médias par la crise du Covid-19, véritable grand-prêtre de l’hydroxychloroquine, nous a démontré la puissance de persuasion du programme TSAV, qu’il partage également.

(4) La relation au Maqom cher à Féeric : voir sur notre site.

Ne pas oublier le blog de Danièle PORTE, un autre chapitre.

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Cascade de Langouette (les Planches)

 

ArchéoJuraSites (Exposition ouverte sur demande)
24 Grande Rue
39150 CHAUX-DES-CROTENAY
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www.archeojurasites.org
(visite du site en groupe sur réservation au 06 85 17 24 60)

 

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 Deux Alésia et un érudit - La brillante démonstration de l'Abbé Guy VILLETTE
(1982-1988)
Ed. ArchéoJuraSites - 28 €

Alésia

 Ayant découvert en 1982 la thèse d'André BERTHIER plaçant Alésia à Chaux-des-Crotenay dans le Jura, l'Abbé Guy VILLETTE (1917-1991) produira de 1982 à 1988 une quarantaine de bulletins ronéotypés conscrés à la localisation de l'Alésia du siège de César. Cet étonnant érudit chartrain, historien et toponymiste reconnu, n'aura de cesse, avec cet abondant corpus de textes "tapuscrits", de questionner le bien-fondé du choix d'Alise-Sainte-Reine comme Alésia "officielle."

En quête de vérité, l'Abbé Guy VILLETTE en viendra à défendre l'idée de l'existence de deux "Alésia", d'une part à Chaux-des-Crotenay la vraie Alésia, celle du Bellum Gallicum (La Guerre des Gaules de César) et des auteurs antiques, et celle d'autre part à Alise-sainte-reine, une Aliisia comméméorative qui se développera comme cité gallo-romaine, celle des "bronziers" mentionnés par Pline.

De fait, si vous voulez bien comprendre, lisez ce qui suit.

 

POURQUOI DEUX ALESIA ?

(Nous avons choisi le jeu des extraits, quitte à être parfois répétitif, pour bien retranscrire la subtilité du sujet).

(P.207)
Ce choix de l’ALESIA DES MANDUBIENS (par Vercingétorix) n’était pas dû au hasard : la raison était à la fois stratégique et religieuse ; aux yeux des Gaulois, l’aspect religieux n’était pas le moindre. Alésia était de tout temps un oppidum invaincu. Elle avait été une très grande ville. Elle conservait un antique prestige religieux considérable, passant pour « le foyer et la métropole de toute la Celtique » (Diodore qui écrit vingt ans après l’évènement). Elle était l’oppidum libre des Mandubiens, alliés des Arvernes (cf. Strabon), donc indépendant des Séquanes (…) Ainsi cette ville sacrée serait un verrou, une nouvelle Gergovie qui anéantirait définitivement le risque de la domination romaine.

(P.13)
Une vraie Alésia, celle de César et du siège (à Chaux-des-Crotenay - Jura),
l’autre commémorative établie à Alise-Sainte-Reine quelques années après la Guerre des Gaules dans le cadre d’un transfert de culte.

Ainsi l’Alésia de la réconciliation est une sorte de compromis Pour que les Alisiens ne perdent pas la face.

(P.41)
Le nom d’ALESIA est gaulois et signifie proprement « hauteur, lieu escarpé. »

(P.96)
Alise ne comporte pas seulement un dépôt commémoratif, avec offrande rituelle de monnaies dont l’ensemble est analogue à celui des dépôts ou pertes de la même époque.
C’EST TOUTE L’ALESIA EDUENNE, NOUS SEMBLE-T-IL, QUI COMMEMORE LE DESASTRE DE L’ALESIA MANDUBIENNE ET REND HOMMAGE A SES MORTS.

Quelques années après la guerre des Gaules, avec l’accord des Romains, la Gaule voulait rappeler le grand affrontement (après la destruction de la ville martyre qui avait vu la reddition du jeune et génial chef arverne), a choisi cet oppidum qui comportait déjà quelque caractère sacré. Car il n’était pas seulement assez central, mais il marquait la frontière entre les Lingons, amis constants de Rome, et les Eduens qui avaient été un temps ses ennemis.
CETTE VILLE DU SOUVENIR allait désormais se développer, elle verrait briller cet art des bronziers dont parlera Pline.

L’importance du nom était grande, dans la mentalité celtique. L’HOMONYMIE DES ALESIA a certainement été déterminante pour ce choix : elle n’a pas pu être une coïncidence, à moins qu’on ne suppose que ce nom fut seulement alors imposé (alors qu’il lui convenait). L’Alésia du Jura en quelque sorte, de cette manière, retrouvait la vie. Malgré la faiblesse du mont Auxois, il a du sembler heureux de refaire sur ce site une partie des éléments rappelant la grande Alésia (dix fois plus grande) où tant d’hommes avaient souffert, où César, ramenant toute son armée sur Genève, avait failli périr. Sans doute immola-t-on, avec des animaux, des victimes humaines, on en plaça les restes avec l’offrande de monnaies, avec des armes de toute provenance, pour sceller une réconciliation vraiment définitive, aussi pour apaiser les morts qui n’avaient pu être inhumés.

Non, Alise-sainte-Reine n’est pas une singerie de siège ! C’en est le pieux rappel. Ainsi, imposant mémorial, avait-on reconstitué au coeur de la Gaule, comme une réplique, assez inexacte et modeste, mais suffisamment parlante, de l’Alésia incendiée.

(P.141)
L’Alésia de Franche-Comté correspond à l’histoire ; celle de Bourgogne, à l’archéologie d’une coutume gauloise.

(P.162)
La vaste et inexpugnable Alésia de Franche-Comté, ancien métropole religieuse vénérée de toute la Celtique, choisie pour ces raisons par Vercingétorix en vue de l’anéantissement de l’armée romaine, avait finalement dû se rendre à César : c’était le signe que les dieux de la Gaule l’avaient abandonnée. Il convenait de leur redonner un asile. Les Gaulois, pour son homonymie, choisirent le petit oppidum de l’Alésia éduenne, entre les Lingons qui étaient restés amis de César et les Eduens qui, un temps, avaient cessé de l’être. Ce serait pour les Gaulois L’ALESIA COMMEMORATIVE : VILLE TOUTE NEUVE ELEVEE VERS 50 av J-C, en l’honneur des morts du grand siège et en signe de réconciliation définitive. César, indifférent à la religion gauloise, laissa faire. C’était un transfert marqué par le symbolisme : les Gaulois tinrent à rappeler partiellement et grossièrement, autour d’Alise, l’investissement romain. C’était une fondation sacrée : pour rappeler particulièrement la sanglante bataille de la montagne nord, on sacrifia des victimes humaines et des chevaux ; on déposa au nord, dans des fossés commémoratifs, avec leurs restes, des armes intactes (on enterrait la hache de guerre) et des monnaies, on continuerait d’y apporter des ex-voto. Ainsi Alise, Alésia commémorative, prit son essor de ville gallo-romaine.

(P.203)
Alise n’a révélé aucune trace de culte antérieure à la guerre des Gaules; en revanche, des inscriptions, à Alise et ailleurs, témoignent du dieu d’Alise, Alisanos. Il est bien probable que, dans cette ville toute neuve, ce dieu héritait du prestige du dieu antique de l’Alésia mandubienne qui, au-delà de la Saône, avait été tenue si longtemps pour vénérable.

Vers l’an 5 avant notre ère, lors de la réorganisation ordonnée par Auguste, on transfèrerait de même, d’une vingtaine de kilomètres, la déesse de Bibracte vers la ville nouvelle d’Autun, « place forte d’Auguste », qui serait désormais la capitale éduenne. Autun fut une nouvelle Bibracte, à laquelle on tenta même de garder son nom (disparurent du moins les autres noms, un moment officialisés, de Julia Polia Florentin et de Flavia) et qui sûrement conserva sa déesse de Bibracte : les inscriptions d’Autun disent Deae Bibracti (CIL XII 2652-2653).

(P.242)
Ici sans doute intervient ce que l’on appelle, en histoire des religions, la magie par mimétisme, ou du moins le symbolisme religieux de l’imitation. Aucune autre explication ne nous parait plus plausible qu’un sacrifice de fondation (sacrifice d’hommes et de chevaux, d’armes intactes et de monnaies), renforcé par un simulacre de siège.

(P.315)
César fondait là (à Alise) sur un oppidum déjà homonyme (« hauteur ») une ville neuve à la jonction des Eduens et des Lingons, naguère opposés, pour la réconciliation des Romains et de tous les Gaulois, sous la protection des dieux qui venaient d’indiquer clairement à ceux-ci que désormais César était leur maître (…) la Gaule entière se ralliait à César.

© Abbé Guy VILLETTE

 

CONCLUSION

De la démonstration de l’archéologue André BERTHIER à celle de l’Abbé Guy VILLETTE, la pensée magique gauloise reste cachée en filigrane dans cette affaire. La présomption de vérité est une chose, la certitude des découvertes à venir ou non en est une autre.

Gardons l’oeil sur le pouvoir de l’illusion, et de l’inconscient des lieux. La force de projection et de conviction font souvent bon ménage. L’avenir parlera.

ELN - 20/4/21

 

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