LE CODE DE STE THERESE D'AVILA

Parcours exceptionnel pour cette religieuse carmélite, réformatrice de son ordre, surnommée la grande Thérèse.

Car son âme débordait d’énergie : dons psychiques, extases mystiques, transverbération, etc.

Corps défunt incorrompu, avec plusieurs reliques dispersées dans des églises d’Espagne.

Auteure du Château de l’âme ou le Livre des demeures, son oeuvre majeure (1577).

Lignée paternelle d’origine séfarade de Tolède, convertie. Grand-père Juan SANCHEZ condamné par l’Inquisition pour crypto-judaïsme.

Elle perd sa mère à l’âge de 12 ans. La Vierge Marie la remplace.

Compagnonne de route spirituelle de Saint-Jean-de-la-Croix, lui aussi d’origine judéo-espagnole, célèbre pour la traversée de sa Nuit obscure.

La religion est souvent le paravent intimiste de notre propre pièce existentielle. A une époque où la croyance fait débat, il est bon de le rappeler.

) 1) Son Chemin de vie (née le 28/3/1515)

- 7 / 16, foi, confiance en soi et en Dieu dans la traversée du vide, mais via la Tour Foudroyée, avec l’établissement de valeurs spirituelles renouvelées, effaçant les précédentes.

- Signe du Bélier, Ange JELIEL - Amour / 2, donnant accès à la Trinité Kéther - Hochmah - Binah = Père - Fils - St-Esprit (correspondant au Monde de l’Emanation).

Fidèle exécutante du mandat divin. Influence sur les Rois.

Propension à la paix et à la fidélité conjugale, malgré des désirs ardents insatisfaits, et le goût paradoxal du célibat = transmutation mystique, voire orgasme tantrique.

2) Le Château de l’âme ou le Livre des demeures

Il reprend le schéma de deux oeuvres majeures de la mystique juive.

- Le Traité des Palais du Zohar

- I, 38a - 45b
- II, Palais d’impureté : 244b – 269a.

- Le Livre hébreu d’Hénoch ou Livre des Palais.

Il y a peu de rapports entre les conceptions de Ste Thérèse d’AVILA et la littérature juive du Char Céleste tirée du Prophète EZECHIEL, incluant l’architecture des Sept Palais, le seul point commun.

A) D'un côté - (Thérèse), un chemin de purification via 7 degrés ou Demeures : 6 + 1 centrale, la dernière.

NB : le corps reste en-dehors, c’est l’enceinte du Château (l’âme).

- De 1 à 4 : méditation, oraison de recueillement, oraison de quiétude, contemplation surnaturelle, sans omettre la crainte de Dieu.

- 5 : On commence à rentrer dans le Cantique des cantiques. Mais l’union se méritera si l’âme apprend à se connaître, et en se perfectionnant dans le service à notre Seigneur, entre autres par l’amour du prochain. On arrive à des entrevues simples et intenses avec le Divin.

NB : relation en dents de scie, avec retards et retours en arrière. Manifestations parapsychiques. Obstacle du démon, de l’astral.

L’extase est une expérience mystique inachevée dans l’attente du mariage mystique, via le lâchez-prise.

« Dieu ne se donne entièrement à nous que lorsque nous nous donnons entièrement à Lui. » Chacun son chemin.

- 6 : les Fiançailles.

- 7 (la demeure centrale) : le mariage spirituel, conforme au programme de son chemin de vie.

B) De l’autre - (Zohar), une construction complexe angélique, entre l’en-Haut et l’en-Bas (l’Eden d’Adam et Eve), avec des figures et des secrets symétriques, dans un processus d’enfermement et de dévoilement du Plan divin.

Il représente l’univers sacré de la Communauté d’Israël : Justes, convertis, éprouvés, martyrs, grands rabbins - Messie, Présence, etc. face à l’Autre Côté - l’enfer des Sept Palais de l’Impureté.

Le 7° Palais est la Couronne, le Saint des Saints, l’union suprême du Masculin et du Féminin.

Quant au Livre d’Hénoch, il traite essentiellement de l’ascension de Rabbi Ismaël au 7° Palais à travers la Kabbale du Feu :

Les camps de la Présence (Shekhinah), le Char Céleste (Merkabah), le Trône de Gloire, Métatron, les hiérarchies angéliques, les 70 Noms de Dieu, etc.

« Bénie soit la Gloire de Dieu en son Lieu. » (Ezéchiel, 3-12)

NB : « Les conceptions de la littérature des Palais s’enracine dans l’ancienne apocalyptique juive de la période maccabéenne, si ce n’est plus tôt encore » (Charles MOPSICK dans son Introduction à cet ouvrage - Ed. Verdier).

Puis, les Anges cédèrent progressivement une partie de leur place au profit des Séphiroth de l’Arbre. Idem pour le Char Céleste face la conception de l’Homme primordial. (cf. supra).

Et Ste Thérèse, l’inspirée, resta fidèle à ses racines tout en faisant secrètement une oeuvre de rédemption authentiquement judéo-chrétienne, en pleine Inquisition, pour dépasser les contradictions de l’histoire, personnelle et collective. Ce n’est pas là son moindre mérite.

« Dieu reconnaîtra les siens ! »

Dominique AUBIER a aussi traité le sujet à sa façon à travers La face cachée du cerveau.

C’est bien l’homme qui crée la relation psychologique avec Dieu, « à son image et à sa ressemblance », une autre façon de dire qu’« Il a besoin de l’homme pour exister. » !

Amen.

(Photos : Wikipédia)

VIDEO

Thérèse d'Avila - Le Château intérieur