ETRETAT, L'APPEL DU LARGE

    

A ce Chromo classique et esthétique du tourisme et de l’histoire, nous n’allons pas vous faire le coup « de l’ordre et de la beauté, du luxe du calme et de la volupté. »

Au-dessus de tous nos désirs, les cris des mouettes nous appellent à une autre inspiration et aspiration, dans le souffle de la mer uni au nôtre.

Trois points de rencontre se présentent :

1) Les célèbres falaises de la Cote d’Albâtre, en Amont et en Aval, faisant caracoler l’imagination de plus d’un (Arsène LUPIN et L’Aiguille creuse.) Pour nous, elles s’agenouillent ici devant l’inconnu de la Manche. En termes de culture, rajoutez allègrement Guy de MAUPASSANT, 
les peintres impressionnistes, etc.


2)

Les Jardins d’Etretat, installés sur la falaise d’Amont, inspirés par Claude MONET et Madame THEBAULT dès 1905, en référence à la légendaire Roxelane et ses orchidées, dans la foulée de son époux Soliman le Magnifique. Voilà pour le Fabuleux.



En 2015, le concept paysagé est remodélisé par Alexandre GRIVKO, en un véritable laboratoire comptant plus de 150000 plantes. La synthèse est remarquable. Certains se sont fait plaisir, tout est agencé dans le moindre détail dans le processus d’intention lisible en tous plans et perspectives.



Diverses sculptures et autres oeuvres font contrepoints et relais à la découverte. La passion et le bonheur se propagent aux visiteurs qui n’en croient pas leurs yeux devant ces sept déclinaisons accomplies :

- le Jardin Avatar : les plantes deviennent le reflet archétypal de l'âme.

    - le Jardin Impressions et sa vue panoramique sur les mer et falaises en mire.

- le Jardin Emotions et son inclinaison vers les fonds marins matriciels agrémentés par des sculptures de visages évolutifs (Les gouttes de pluies de Samuel SALCEDO).

- le Jardin d’Aval avec ses arcs d’ifs et ses orchidées.

- le Jardin Zen avec ses plantes à fleurs blanches et son installation sonore, la connivence de l’homme et de la nature.

- le Jardin La Manche : au centre, un labyrinthe de massifs de plantes censé rappelé « l’écume 
des vagues s’écrasant contre les falaises d’Etretat. »


- enfin le Jardin d’Amont en surplomb avec sa vue imprenable : « les plantes deviennent des falaises et se fondent avec l’horizon côtier. »



On nous parle là de « premier jardin expérimental public inspiré par des idées néo-futuristes 
en tant que jardin de l’avenir, d’art topiaire avant-gardiste. » La brochure d’accueil juge bon de rajouter cette sentence de Khalil GIBRAN : « Croyez aux rêves car en eux se cache la porte de l’éternité. »

A l’exemple des prophètes censés annoncer l’avenir, tous ces messages témoignent en esprit et en vérité du monde des principes inscrits dans l’éternel présent. Tout est clair est lumineux, pensez-vous. Oui, mais il nous faut aller plus loin. Pas très loin, de fait.

- Alors, Féeric, quelle pièce se joue ici au vu et au su de tout le monde ?

Elémentaire, mon cher Arsène (LUPIN)…

Le nombre d’ETRETAT est 8 / 26 : la transformation par la Loi du Père.

Va pour l’érosion majestueuse des falaises et la réussite esthétique des Jardins au titre de la transformation des quatre Eléments. Mais où se cache la Loi ?

Le véritable Secret s’inscrit en creux dans les profondeurs de l’Inconscient.

- 3) La dernière pièce du puzzle se situe à la sortie des Jardins avec la Chapelle de Notre-Dame-de-la-Garde et au monument de l’Oiseau blanc, face à la MANCHE, elle aussi 8 / 26. Et ETRETAT + MANCHE = 2 x 8 / 26 = 7 / 16, la Tour Foudroyée.

Nous y sommes déjà au destin étrange de NUNGESSER et COLI, unis en 6 / 15 dans une responsabilité cachée, aperçus pour la dernière fois le 8 mai 1957, en énergie 5 / 14 tournant la page sans retour de leur passé. Dont acte par cette Flèche érigée en mémoire de 6 / 24 m à leur sacrifice.

La Loi du Père devient Dura Lex sed Lex, celle de la vie et de la mort contenu dans l’appel du large d’ETRETAT.

La kabbale de ce nom indique T - R - T - T avec différentes combinaisons possibles :

Teth - Resch - Tav - Tav / Tav - Resch - Teth - Teth / Tav - Resch - Tav - Teth ת ר ת ט ,

que nous choisissons au titre de la mort-résurrection (transformation) du principe d’énergie et de connaissance.

Il s’applique au paysage naturel, celui de la main de l’homme, et à son passage même fugitif.

Face au large et à son mystère, chaque forme de vie donne ses propres réponse et témoignage.

La Beauté ne sauve pas le monde, mais elle l’accompagne. Déjà pas si mal.

© Eric LE NOUVEL

Source : Livret des Jardins d’Etretat (76790)