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L'ETRANGE MUSEE ROBERT TATIN A COSSE-LE-VIVIEN

 

LE TEMPLE DE LA MERE DEVORANTE

En traversant le Passais, Féeric s'était penché sur le Code de la Mayenne, terre fertile, généreuse et maternelle, s'il en est. (*)

 MAYENNE : MY-NN, מ ע - נ ן
-        soit MY : Mem-Ayin -מ ע comme MaYiM, les eaux, le principe féminin, la matrice,
-        NN : Noun-Noun - נ ן, le poisson, à nouveau l'élément eau, et aussi, tradition sur tradition = la matrice de la Tradition cachée.

Par chance, je découvris ensuite le Musée Robert TATIN à Cossé-le-Vivien (53220), en pleine Mayenne, à 22 km de Laval. La réalité dépasse mon attente : incroyable mais vrai, un tel lieu magique existe.

            

 

Né le 9 Janvier 1902 à Laval, Robert TATIN est un digne fils du pays. Artiste en dessin et peinture, monté à Paris, il fréquente les grandes personnalités dans la période surréaliste.

De 1962 à 1983, de 60 à 81 ans, pendant 21 ans, il va bâtir son Grand-Oeuvre sur le site de la Frénouse, à Cossé-le-Vivien, avec Lise, sa cinquième épouse.

Il va prendre son inspir dans la Maison des Champs qu'il va complètement rénover. Sur cette fondation, et par tous ses voyages en Amérique du Sud, Asie, etc, il va lancer l'expir dans une création débordante avec la volonté affirmée de laisser trace de l'Absolu Féminin qui l'habite, et le dévore.

Il bâtit un Temple-Matrice, habité par le culte de l'Universel, dont il est le Grand-Prêtre. Sa religion syncrétique absorbe les dualités Yin-Yang, Masculin-Féminin, Orient-Occident, etc. Sa statue symbolique la plus connue est la Vierge de l'Epine.

Sa grande réussite est d'avoir agencé avec brio son Domaine, marqué par la démesure de l'imagination, mais canalisée par les divers éléments de la création, en livrant son intention très humaine.

Le Petit Poucet sème des cailloux de plus en plus nombreux et gros ; mais il reste un enfant. En somme, plus l'artiste cherche à manifester Dieu, plus il exprime l'Intime, sa dimension émotionnelle et psychologique.

 

      

 

Nous commençons par l'Allée des Géants, sa mini-Ile de Pâques, avec ses 21 statues, le curieux bouquet de ses archétypes et amis :

-  Vercingétorix, Jeanne d'Arc, Etre et Avoir, Ste Anne, La Vierge de l'Epine, le Maître Compagnon.

-  André Breton, le Douanier Rousseau, Paul Gauguin, Georges Seurat, Auguste Rodin, Léonor Fini, Alfred Jarry, Ubu-Roi, Toulouse Lautrec, Suzanne Valadon et Maurice Utrillo, Pablo Picasso et Jules Verne.

Ensuite, nous arrivons au Temple lui-même. Là, nous ne sommes plus en Mayenne mais dans un univers inconnu, style aventure
de Bob Morane.

 

                                                                                                    

 

Le Gardien du Seuil marque l'entrée, soit un Dragon asiatique dont les pattes assurent l'ordre Yin et Yang. Au fond de sa gueule, une petite Vierge posée là, signifierait non pas : « Toi qui entre ici, laisse toute espérance. » Mais plutôt « quitte tes préjugés, ta façon de voir, pour connaître autre chose. »

A droite, la Porte des Géants comporte un bas-relief des quatre peintres : Van Gogh, Léonard de Vinci, Goya, Delacroix.

A gauche, la Maison des Champs avec quelques symboles, mais ramenant à l'ordre terrestre. D'autant plus que la tombe de l'artiste est devant l'entrée : elle n'attend plus que Lise la rejoigne un jour. La racine du mot humilité est humus, la terre...

Quand on rentre dans le Temple, de fait on débouche dans un grande patio intérieur en forme de croix, bordée de sculptures et d'escaliers, avec un bassin calendaire au centre. C'est le Jardin des Méditations.

Au Nord, un Totem en pierre, Notre-Dame-Tout-le-Monde. Sur les côtés, la Porte du Soleil fait face à la Porte de la Lune. Des passages amènent à des salles d'exposition intérieures.

 

L'ambiance est très maya ou aztèque. La pierre noire et anthracite accentue le côté étrange, porteur d'égrégores exotiques. Mais il n'y a là rien de sensuel ou d'érotique. Les figures hindouistes du Tantra n'y font pas leur nid torride.

Toute cette symphonie de pierre inachevée, dans le sens de jamais terminée, pourrait s'appeler « la Mère Dévorante », chère aux psychanalystes, tant elle témoigne de sa conception de la femme, de la mère, et du Féminin spirituel.

C'est expressif, d'une grande force symbolique, mais pas vraiment câlin. On n'y trouvera pas la promesse, en alfa et oméga, de la semence féminine d'éternité chère au Tao.

Est-ce alors le cri de l'enfant éternellement désirant ? Son thème nous en dira plus en conclusion.

« Alors, il faudrait retrouver la Muse, la mère mérante... » Robert TATIN n'a fait que la chercher.

 

    

 

Mais qui est donc ce grand oedipien ?

Son chemin de vie est 4/13, soit la construction permanente, l'effort dans un carcan choisi, le karma, la communauté spirituelle.  Et en final, la dette d'amour menant à la transmutation alchimique dans la loi des profondeurs.

Né sous le signe du Capricorne, la Loi ou sa recherche.

Programme de l'Ange YEIAYEL - Intelligence, n°58 :

- Manifestation de sa vérité. Marque de l'influence de Vénus, mais tournée vers l'univers.

- Axe séphirotique complètement dans le Féminin : Binah - Guévourah - Hod. Soit Inspiration, Rigueur et Conscience.

- Section de la Torah : Paracha VAERA : les 7 premières Plaies d'Egypte. Ancrage dans Mitsraïm, la Matrice, l'Egypte intérieure, la Loi de la Mère.

 

                                                               

 

La Grande Déesse habite son âme, son oeuvre et son lieu, La Frénouse, dont la valeur numérologique 8 atteste l'action de transformation et de perlaboration de la matrice unitaire.

De plus, son nom, TATIN : T-T-N : Tav-Tav-Noun -  ת ת ן

= Ressusciter le germe de la Tradition, en Mayenne, le pays de la Tradition cachée (le Graal.)

Car TATIN = 1 / 19, l'affirmation de son identité dans la renaissance. Et Robert (6 / 33, l'initiation) + TATIN (1 / 19) = 7, la foi. Un homme de foi assurément.

 

Bravo, Robert, c'est fait. Chapeau, l'artiste.

Repose en paix, dans ta présence.

 

« Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d'une montagne. »

in La Géante - Les Fleurs du Mal de Charles BAUDELAIRE.

 

© Eric LE NOUVEL

( source : Musée )

 

MUSEE ROBERT TATIN - La Maison des Champs - La Frénouse - 53230 COSSE-LE-VIVIEN - 02 43 98 80 89

 

VIDEO

A la découverte du musée Robert Tatin

 

(*) La cité mariale de Pontmain (53220), dans le canton de Gorron, nous renvoie à la manifestation du principe féminin de vie dans leur histoire, la période troublée de 1871.

 

 

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