2.5 DANS LE PERCHE VENDOMOIS (41)

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LE TOMBEAU-MEMORIAL DE SAINTE JANIE A BAILLOU

 

 Les voies du Seigneur menant à ses Lieux sont impénétrables.

 

Ainsi à Baillou (41170), dans le Perche Vendômois depuis 1999, se dresse à la sortie du village, un étrange tombeau pyramidal érigé à la mémoire d'une sainte issue du Kurdistan iranien, Malek Jân NEMATI (1906-1993), dite Sainte Janie.

La beauté de cette pyramide de pierre blanche et de verre, bâtie sur un carré de 14 m de côté,  interpelle en pleine campagne, à côté d'une ferme. Une sépulture à la fois lieu de recueillement et mémorial. Pourquoi autant de moyens et pour quelle ambition ? Il n'y pourtant rien de sectaire ici.

Regardons d'un peu plus près cet étrange puzzle spirituel. Qui était cette Sainte ?

Inscrite dans une lignée de mystiques chiites remontant au 14° siècle, les « Amis du Vrai », elle reçut une éducation complète, la vie fut très exigeante avec elle. Vouée au célibat, et aveugle dès l'âge de 20 ans, elle se consacra entièrement au service des autres et du divin, dans la connaissance, en étant aussi poétesse de langue kurde et persane.

(photo Wikipédia)

Son thème l'atteste : née le 11/12/1906, le programme de l'Ange IMAMIAH-Amnisie, N°52, dans le sentier séphirotique de transmutation Guévourah-Netzah, marqué par la rédemption aiguë du karma.

Sa Paracha MIQETS (Genèse, 41,1-44,17) : Joseph interprétant les songes de Pharaon après maintes tribulations, confirme ce processus de descentes et d'ascension vers la sainteté. Sa Haftara est ni plus ni moins que le fameux Jugement de Salomon.

Son frère, Ostad ELAHI (1895-1974), ne fut pas reste pour porter dignement le flambeau familial : magistrat, mystique et musicien. A sa mort, sa soeur pris la relève. Il est difficile de savoir réellement l'importance du culte qu'il leur fut rendu, et à plus forte raison à l'époque actuelle.

On aurait tort de réduire la portée de ces destins à un courant de l'islam chiite. Leur tradition millénaire extraordinairement riche, orientale dans le plein sens du terme, offrant un autre souffle que celui d'un Maghreb mal compris, englobe aussi, après Zoroastre, la philosophie néo-platonicienne et la morale gréco-islamique, symbolisées aussi par des personnages illustres : Hallaj, Attar, Rûmi, etc.

                                                                                                                                    

 

 

 

 

 

 

Sainte JANI, par sa condition féminine, témoigne d'une vision et d'une pratique universelle : l'attention à soi, à autrui et au Créateur, que symbolise son image, sa frêle silhouette toute vêtue de blanc.

Leili ANVAR, universitaire franco-iranienne, a vu des points communs avec Sainte Thérèse d'AVILA, propres au Féminin : l'expérience fugéenne de Dieu, l'effacement, etc. (*)

Elle décéda en France en 1993, à la suite d'une opération chirurgicale. Plusieurs de ses amis résidant dans le Perche, et voulant lui rendre hommage, elle finit enterrée à Baillou dans son Mémorial, situé entre Nogent-le-Rotrou et Vendôme.

En y regardant d'un peu plus près, Féeric remarque que ce village est situé au coeur d'un pays templier marqué par la Commanderie d'Arville et son Eglise du Temple (11° siècle), Mondoubleau et son château, etc. dans une région riche en histoire. Le hasard a bien fait les choses, car ces sites toujours protégés, sont porteurs d'une question encore ouverte.

Tout ceci au ramène bien sûr aux Croisades, à Jérusalem, et à plein de choses connues. Bellême, et son beau Linge, ne sont pas loin. L'enjeu invisible, d'une quête jamais terminée, n'est-il pas le dialogue Occident-Orient, la paix spirituelle inachevée, etc. ?

A l'heure où le pays d'Abraham est gagné par les ténèbres entropiques, recouvrant sa Lumière originelle propre à l'aventure monothéiste, par une guerre sans fin où se cristallise la tension sunnites-chiites pour de funestes développements, il est bon et juste de rendre hommage à Sainte JANIE, et à ce qu'elle représente :  Hadrah-Sakina / Shekhinah / La Présence de Vie.

Dans ce cas, fallait-il un tel monument pour celle qui s'illustra par sa simplicité ? L’intérieur est on ne plus dépouillé : la tombe, une photo, des fleurs. Pas de livre d’or pour laisser vos souvenirs ou prières. Ici, c’est le Sujet, pas l’Objet, qui prime. Vous, vous passerez ; pas le Lieu qui est Dieu.

Oui, il le fallait, au nom de sa lignée de sa famille d'esprit, la pyramide, comme on le sait, figurant un égrégore, une forme-pensée traversant le temps. Et aussi au nom de la mission universelle de Tsarfat, l'entité morale de notre pays, que nous avons entrepris de rappeler.

A Baillou, le ciel est souvent évocateur par ses nuages. Marchez sur l’herbe autour du mausolée entièrement vitré baigné de lumière traversante. Laissez vous aller à capter l’énergie subtile de la combinaison : campagne + pyramide + Ste Janie devenue archétype = celle du monde à venir, comme disent les Kabbalistes, Olam Haba עולם הבא, correspondant également à un état spirituel non encore atteint.

On songe alors à l’oeuvre René GUENON, et à la révélation abrahamique de fait en France, etc.

Car Baillou : B - L - L : Beith - Lamed - Lamed :  : ב ל ל , la pierre d'angle d'une élévation unique, confirmée par la sainteté, ou porteuse d'une révolution spirituelle ?
Son nombre est 9 / 27 : l’amour universel, le sens de l’humanité par la confiance aux autres.

A remarquer aussi, la racine iranienne perdurant dans le Perche classique, grâce au Centre artistique et culturel créé par feu Homayoun MINOUI, à l'Hôtel des Arts, 61110 REMALARD.

Le puzzle continue. Un autre secret bienvenu pour Féeric qui collectionne ceux du Grand Ouest.

Vivent les grandes choses de la vie cachées dans les petites. Et la grandeur obtenue dans l’humilité.

Merci, Malek Jân.

 

© Eric LE NOUVEL

 

Quelques repères :

www.saintejanie.org

www.malakjan.com

 

VIDEOS (*) :

Mémorial

Malek Jan et Ste Thérèse d'Avila

 

 

 

 

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